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Panoramas / Regards
de Loustal et Philippe Paringaux
Casterman - Christian Desbois 2007 /  24.75 €- 162.11  ffr. / 64 pages
FORMAT : 30 x 24,5 cm

Intérieurs / Extérieurs

Lorsque le ciel commence à s’obscurcir autant que les jours se laissent aller à raccourcir, rien de tel que de se plonger dans certains albums de Loustal pour retrouver un peu de lumière. Certains seulement, car Maître Jacques sait aussi être bien sombre, comme nous l’a prouvé sa précédente livraison, Le Sang des voyous. Mais aujourd’hui il n’en est rien : ces Panoramas et ces Regards foisonnent de tons chauds et lumineux.

Dans un format à l’italienne que dissimule un coffret « à la française », l’album est en quelque sorte un catalogue d’expositions, puisque Panoramas reproduit des peintures à l’huile exposées à la galerie Christian Desbois cet été, tandis que Regards reproduit des peintures qui y furent exposées il y a bientôt quatre ans. (C’est donc tout naturellement que cet album trouve sa place dans la collection Christian Desbois chez Casterman, qui a déjà accueilli, entre autres, Mattotti ou de Crécy, et s’apprête à accueillir Le Paris de Tardi.)

Tout panorama n’a d’existence qu’à travers un regard. C’est pour cela, peut-être, qu’ont été rassemblées ici les deux expositions de Loustal. Car pour le reste, il n’y a pas vraiment de lien entre les portraits de femmes nues ou quasi nues de la partie « Regards » et les scènes naturalo-surréalistes de la partie « Panoramas ». Pas de lien ? Si, il en est un pourtant, ce sont les textes de Philippe Paringaux, fidèle complice de Loustal qui, une fois de plus, sait répondre avec brio aux images de l’artiste, habillant de mots ses rêveries picturales. Librement inspiré par chaque image, Paringaux nous offre des textes, quelques phrases ou un peu plus, qui, loin d’enfermer notre regard, achèvent paradoxalement de stimuler notre imagination face à ces toiles. Et l’on se prend à tisser soi-même quelque étrange scénario né des pinceaux habiles de Loustal.

On est en Afrique, dans l’océan Indien, dans le grand Ouest américain, on est où l’on veut au milieu de paysages où la nature est reine et l’homme insolite. Et puis l’on retourne le livre et l’on entame un autre voyage, dans l’univers clos et sans doute moite de femmes alanguies au regard aussi triste que leurs formes sont pleines. Deux types de contrées bien différentes, où l’on suit pourtant Loustal et Paringaux avec le même plaisir gourmand.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 27/09/2007 )
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