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Bande dessinéeet Historique  

La Conjuration d'Opale (tome 1) - Le serment
de Eric Corbeyran , Nicolas Hamm et Grun
Dargaud 2005 /  11 €- 72.05  ffr. / 48 pages
ISBN : 2871297444
FORMAT : 23 x 30 cm

Le Nostradamus code ?

A l’heure où d’improbables auteurs dévoilent aux lecteurs candides les hypothétiques secrets de Léonard de Vinci, la BD suit une autre piste, sinon plus sûre, au moins plus fondée historiquement, celle de Michel de Nostre-Dame, dit Nostradamus, médecin provençal aux écrits prophétiques célèbres. L’histoire débute en 1561, lorsque Nostre-Dame parvient à guérir trois naufragés de la peste… Mais cette guérison a un prix, et chaque naufragé se voit remettre une opale mystérieuse, après avoir prononcé un serment quelque peu hermétique. Bien des années plus tard, au temps de la guerre de Trente ans et du siège de La Rochelle, leurs trois descendants sont – par le hasard ou plus sûrement le destin – réunis autour des opales héritées de leur père, afin de tenir la mystérieuse promesse faite naguère. Mais voilà, ni Walaya – capitaine au long cours à la peau d’ébène – ni Erik – le mercenaire – ni Joachim – l’espion alchimiste – ne savent exactement ce qu’ils sont censés accomplir, si ce n’est protéger le legs de Nostradamus de l’ignorance humaine : la conjuration d’Opale peut naître.

Là où il y a de l’occulte, il y a forcément du mystère et de l’intrigue, des sociétés secrètes et des trésors mystérieux : Nostradamus, et surtout ses fameuses centuries, fournissent un prétexte magnifique à réunir une équipe d’aventuriers dans une époque troublée, pour leur confier une mission sacrée. La recette scénaristique idéale ? De fait, Corbeyran n’est pas le premier venu (Les Stryges, Le fond du monde…) et sait monter une intrigue bien huilée. Epaulé par Hamm pour le contexte historique, il entraîne son lecteur dans un XVIIe siècle de capes et d’épées interprété avec talent par Grun, lequel, pour un premier album, démontre de réelles capacités de mise en scène. Le graphisme, précis et réaliste, pèche peut-être encore par le manque de diversité des visages, tous à peu près taillés sur le même modèle, mais de belle facture. Si les héros sont encore mal définis en tant qu’individus, les lecteurs apprécieront la galerie de portraits monstrueux dignes des Primitifs flamands, que ce soit le prisonnier anthropophage ou bien les membres de la confrérie Ars Magna, aux faux airs de Nazguls tout droit sortis de chez Tolkien. Bref, il y a là le début d’une bonne série à mi-chemin entre histoire (le méchant de l’histoire semble être Richelieu) et fantastique. Une alternative BD au Da Vinci code ?

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 09/10/2005 )
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