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Bande dessinéeet Manga  

Cagaster (tome 1)
de Kachou Hashimoto
Glénat - Shonen 2014 /  6.90 €- 45.2  ffr. / 208 pages
ISBN : 978-2-7234-99903
FORMAT : 13x18 cm

Plein de promesses

En 2125, le monde est en grande partie en ruines. Une maladie transforme les êtres humains en insectes géants mangeurs d’homme. Kidow est un exterminateur : il doit tuer les personnes contaminées sans penser aux humains qu’ils ont pu être. Ce travail fait de lui quelqu’un de solitaire et de secret. Un jour, Kidow est contraint de recueillir Ilie, qui après avoir perdu son père, part rejoindre sa mère. La relation entre la jeune fille (pas si sans défense que ça) et son sauveur bougon n’est pas facile d’autant que parmi les habitants de la cité marchande E-05, peu apprécient les exterminateurs qui sont vu comme des meurtriers vénales et sadiques. Mais Ilie ne s’arrête pas à ça et veut réellement connaître Kidow.

Cagaster est un manga qui fait déjà beaucoup parlé de lui, notamment parce qu’il a d'abord été publié sur le blog de l'auteure. Ce volume papier est une première mondiale, puisque même au Japon, aucune version reliée n’existe. Ce mode de publication permet de contourner les contraintes éditoriales du système japonais. Cependant, ne vous attendez pas à un manga révolutionnaire qui repoussera les limites du shonen : Ce premier tome est assez classique tant au niveau du scénario que du dessin. Le héros, Kidow, est un héros assez typique du manga post-apocalyptique : mal coiffé, fusil à la main, sabre à la ceinture et la petite cicatrice au visage pour montrer qu’il a un passé douloureux. Un soin particulier a été apporté aux seconds rôles : le tenancier travesti à la carrure de rugbyman, le gamin des rues qui essaie de s’en sortir par le travail, sa copine garçon-manqué qui a monté un gang avec des enfants abandonnés, le vieillard qui est persuadé que Kidow est un tueur sadique, le marchand tête-en-l’air et casse-cou, le militaire qui se sent menacé par l’exterminateur… Tous participent à rendre crédible ce monde post-apocalytique. On pense inévitablement à Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa qui a ce même souci des seconds rôles, mais aussi la même subtilité dans la gestion des changements de ton. On passe de scènes évoquant la violence et la cruauté de ce monde à des échanges joyeux et légers. Si ce premier tome nous permet de découvrir l’univers et de s’attacher aux personnages, il ne permet pas d’anticiper sur l’évolution de l’intrigue. Il y a de nombreuses pistes, mais parmi elles, celle de l’apparence trompeuse incite le lecteur à se méfier des évidences. L’éditeur annonce six tomes : une série à surveiller de très près.


Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 24/08/2014 )
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