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Bande dessinéeet Manga  

My Girlfriend is a fiction( tome 2)
de Shizumu Watanabe
Delcourt - Shonen 2016 /  6.90 €- 45.2  ffr. / 192 pages
ISBN : 978-2-7560-7571-6
FORMAT : 11,5x17 cm

La créature et son concepteur

Michiru (l’invention de Yûri) est obsédée par sa rivale. Le hic est qu’elle ne sait pas pour qui son créateur la délaisse. Comme il l’a dotée de supers pouvoirs, elle décide de tuer toutes les filles suspectes. En l’occurrence, il s’agit de tout le club de littérature. Yûri sauve de justesse la situation, mais cela se retourne contre lui. Michiru a tellement de succès au lycée, que personne ne veut la voir triste. Notre héros est donc mal perçu. Des scènes d’hystérie collective ont lieu dès que la jeune fille est en larmes. Le héros va tout faire (et je dis bien TOUT), pour trouver un moyen de rendre Michiru moins dangereuse, que ce soit en annulant ses pouvoirs ou en la rendant moins inhumaine (elle n’accorde pas de valeur à la vie des gens avec qui elle s’amuse). Seule Fûko connait la vérité et tant mieux car à la piscine, Yûri ne pourra pas surveiller sa créature. Pourtant, toute tendresse n’est pas exclue : chaque caractéristique de Michiru rappelle au jeune garçon ce qui avait motivé sa création. Des souvenirs de son enfance solitaire parsèment donc ce tome et nous aident à mieux comprendre la genèse du personnage fictif.

Nous retrouvons avec plaisir la suite de ce manga qui nous avait agréablement surpris il y a quelques mois. C’est une confirmation que cette série est à suivre. C’est une romance à destination des jeunes garçons (d’où la présence de fan service, notamment dans le chapitre à la piscine), mais le triangle amoureux dépasse le simple “ils s’aiment tous mais personne n’ose l’avouer” qu’on peut avoir dans des séries comme Nisekoi (chez Kaze). Ici, Michiru aime Yûri, qui aime Fûko, qui comment à s’intéresser à lui. Finalement, le héros n’a qu’un sentiment nostagique pour sa création. Il fait parfaitement la part des choses entre réalité et fiction, ce qui est étonnant au vue de la situation ! Finalement, le personnage le plus troublé par tout cela est Fûko qui cherche à être une auteure accompli et culpabilise donc de ne pas connaître l’amour dont elle veut parler dans ces livres. Son rapport à ces œuvres nous amène à penser qu’elle ne s’intéresse à Yûri que parce qu’il a réussi (malgré lui) à franchir une barrière. Espérons que My girlfriend is a fiction continue à explorer ces thématiques avec humour sans trop tomber dans les clichés. Ce n’est pas forcément gagné car le tome 2 se termine sur le très conventionnel chapitre où les lycéens doivent monter une pièce de théâtre...

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 16/06/2016 )
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