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Bande dessinéeet Manga  

Altaïr (tomes 10 et 11)
de Kotono Kato
Glénat - Shonen 2016 /  7.60 €- 49.78  ffr. / 208 pages
FORMAT : 13X18 cm

La guerre s’approche...

L’offensive économique de Mahmud a mis en difficulté l’empire Baltrhain. Celui-ci s’est allié au peuple de Lisolanie (un pays de marins) et mis en place un blocus sous prétexte d’épidémie de peste. Le Centro est donc coupé en deux. Puisque la route maritime est impraticable, l’alliance formée par la Türkiye, de la république Vénédikte et de l’Urad décide donc de traverser le continent par les terres. Mahmud part en éclaireur pour s’assurer que les pays pourront être traversés sans encombre par l’armée. Evidemment, les choses ne sont pas simples et notre héros doit rapidement comprendre les rapports de force de cette région. Heureusement, Süleyman Bey connait bien ces contrées et jouit même de relations qui peuvent être utiles pour négocier avec les dirigeants de ces pays. Les kulaks (espions de Zaganos) sont aussi sur le pied de guerre car l’accès rapide à l’information est un élément décisif pour faire basculer dans un camp ou dans un autre un dirigeant politique. Après Florence, une sublime cité (proche de l’Italie de la Renaissance), Mahmud et ses amis se rendent à Tauro, une ville de mercenaire. Pendant que l’empire Baltrhain commence son invasion avec une violence inattendue, notre héros se frotte à une négociation très difficile pour un jeune homme aussi prude que lui, mais aussi à un défi tactique qui lui permettra de gagner le respect de nouveaux alliés. Ces nouvelles contrées sont habituées à la paix et ne comprennent pas le danger que représente l’empire Baltrhain. Il s’agit donc de lutter contre la neutralité pour constituer une force dissuasion qui permettra d’éviter la guerre. Cependant, à force de vivre dans la prospérité, certains de ces peuples refusent de regarder loin : ni l’avenir, ni les autres pays. Mahmud va donc aussi devoir combattre des préjugés hérités du passé pour protéger la paix.

La lecture d’un nouveau tome d’Altaïr apporte toujours son lot de surprise : les retournements de situations sont toujours bien gérés et même si le héros parvient (presque toujours à ses fins), le suspense fonctionne très bien. Outre le développement de nouvelles thématiques (la mémoire d’un peuple comme ciment de préjugés, la neutralité comme alibi de l’indifférence, l’équilibre entre stratégie et force brute…), ces deux tomes surprennent par une approche graphique moins lâchée, notamment dans des scènes d’humour. Le dessin est devenu au fur à mesure des tomes, moins aérien. Le trait devient plus posé, tout comme l’univers de ce manga. La précision de la géographie associée aux indications de temps données par l’auteur permettent de donner une crédibilité à l’ensemble. On apprécie les références (notamment par le biais des costumes) à des civilisations connues comme l’Espagne batailleuse du XVIIe siècle, la France médiévale et ses châteaux forts ou même l’Italie de la Renaissance et ses glorieuses cités. Mahmud admire les œuvres d’art réunis à Florence et découvre aussi le goût du charnel propre aux pays de cette région : le “Cuore di Rumeliana” (le cœur de la Romélie).

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 11/07/2016 )
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