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Bande dessinéeet Manga  

La Femme défigurée (tome 1)
de Kanako Inuki
Delcourt - Mangas 2004 /  5.50 €- 36.03  ffr. / 196 pages
ISBN : 2847891919
FORMAT : 12 x 18 cm

La possession des mollusques défigurés

Il est des rumeurs qui ont la vie dure. Si dure qu’elles finissent parfois par se matérialiser et exister pour leur propre compte. Alors, que penser de cette mystérieuse femme qui rôde autour du collège de Sakuko, et ressemble étrangement à la femme défigurée, folle notoire, issue d’une célèbre légende urbaine ? Et qu’advient-il des humains lorsque leur corps se fait parasiter par des escargots mutants qui n’aiment ni le sel ni le soleil ? Quant aux ravages du maquillage sur la santé mentale et corporelle de nos chères adolescentes post-pubères, ils sont parfois bien au-delà de tout ce qu’on peut imaginer…

L’explosion du manga en France est essentiellement passée par des séries issues des dessins animés des années 80 (Albator, City Hunter, etc.) ou relevant de genres bien particuliers, tel le shônen ou le shôjo. Mais avec La Femme défigurée, Inuki nous propose une nouvelle approche de la BD japonaise, encore méconnue, le kowaï manga (manga d’horreur). C’est au travers de trois nouvelles originales que l’auteur tente de nous terrifier et de nous divertir. Malgré leur caractère résolument gore – et par conséquent plutôt amusant – ces petites histoires ne manquent pas de piquant et de cynisme savamment dosés.

Même si, finalement, le lecteur n’atteint pas le niveau d’angoisse escompté, Inuki sait ménager son suspense et trouver des chutes qui s’intègrent parfaitement dans le cadre de la nouvelle, style pour lequel elle semble avoir délibérément opté. Les héros se retrouvent confrontés à des situations sans issue, qui laissent à l’imagination le loisir d’envisager le pire. Dégoûtante à souhait (vous verrez pourquoi manger des escargots relève du supplice pour un Japonais), cette série s’adresse avant tout à un public jeune : la naïveté des dessins, relativement peu élaborés, les clichés éculés et l’absence d’ambiance réellement oppressante font de ce titre un manga grand public. À noter, dans la deuxième nouvelle (Les Mollusques mutants, tout un programme…) un passage qui rappelle étrangement le clip Thriller de Michael Jackson : vrai clin d’œil ou simple coïncidence ?

Océane Brunet
( Mis en ligne le 25/02/2004 )
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