L'actualité du livre
Bande dessinéeet Manga  

Element line (vol. 3)
de Mamiya Takizaki
Ki-oon 2004 /  6.90 €- 45.2  ffr. / 184 pages
ISBN : 2-915513-02-3
FORMAT : 13x18 cm

Si tu tombes 7 fois…

Le chemin de Ludia croise une nouvelle fois celle du mystérieux Winslaks, qui lui propose son aide pour retrouver Kam. En effet, la jeune fille recherche activement son ami depuis sa brutale disparition, épaulée par Batsuo. Sa difficile évolution dans un no man’s land où s’érigent de temps en temps de rares villes fortifiées, repliées sur leur peur des monstrueux Rizoms, prend l’allure d’un véritable parcours initiatique. De son côté, Kam affronte la bombasse Darbneshia, qui se montre bien déterminée à l’achever. Mais l’adolescent doit aussi mener de front une lutte autrement plus difficile contre le mal interne qui le ronge : suite à une mutation génétique d’origine inconnue, le corps de l’enfant menace effectivement à chaque instant de se transformer en Rizom.

Saluons le soin tout particulier accordé aux costumes et aux décors dans ce troisième tome, qui nous offre pléthore de tenues sophistiquées au design élégant et de paysages désertiques –voire apocalyptiques- propres au genre heroic fantasy. Mais cette débauche d’effets graphiques, avec un travail pourtant intéressant sur le mouvement et les expressions, ne parvient pas à sauver un scénario plutôt creux, agrémenté d’interminables combats dont on ignore bien souvent la cause. La série, nimbée d’un ésotérisme de pacotille, tourne ainsi parfois à la farce ridicule, avec sa vertigineuse succession de questions métaphysiques (Qui suis-je ? Où vais-je ? Quand est-ce qu’on mange ?). Entrecoupée de lieux communs qui finissent forcément par remuer quelque chose chez le lecteur, tant leur universalité a déjà été éprouvée à maintes reprises, elle ne convainc pas vraiment : «Les décisions que tu prendras et les gens qui croiseront ton chemin peuvent changer le cours de ta vie du tout au tout. Une fois adulte, si on ne défend pas ce à quoi on croit de toutes ses forces, on peut tout perdre du jour au lendemain.» Désopilant, non ?

Océane Brunet
( Mis en ligne le 19/11/2004 )
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