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Bande dessinéeet Manga  

Say hello to Black Jack (vol.7) - Chroniques de cancérologie 3
de Syuho Sato
Glénat - Seinen manga 2005 /  6,40 €- 41.92  ffr. / 200 pages
ISBN : 2-7234-5181-X
FORMAT : 15x18 cm

« Un médecin qui ne veut plus tromper la mort est fini »

Suite des chroniques de cancérologie où s’affrontent deux praticiens aux visions antinomiques de l’exercice médical. D’un côté le jeune et fringant Dr Shôji, à l’ambition exaltée, qui cherche à maintenir coûte que coûte ses patients en vie, de façon parfois brutale et irréfléchie. De l’autre, le Dr Usami, encore jeune mais visiblement usé tant sur le plan moral que physique par son exercice -au cours duquel il a vu mourir des centaines de patients-, qui baisse les bras en rechignant à traiter agressivement les cancéreux par des chimiothérapies intempestives et souvent mal vécues. Le médecin préfère s’attacher au soutien moral nécessaire à ces malades et tente de les aider dans leur démarche de deuil à venir.

Qui a tort, qui a raison ? C’est la douloureuse question que pose ici Sato, qui excelle une fois de plus dans la description des états d’âme qui agitent ses personnages, faisant preuve d’une psychologie criante de vérité qui va droit au cœur du lecteur. Le jeune interne Saitô, toujours aussi révolté, embarrasse sans vergogne ses chefs, scandalise les professeurs et malmène les patients pour leur faire appréhender une réalité souvent difficile à accepter. Mais la brutalité de son discours et la violence de ses engagements laissent de plus en plus à penser que Saitô s’est probablement trompé de voie et que la médecine n’est pas faite pour lui (et non pas qu’il n’est pas fait pour la médecine). Son empathie bien trop marquée pour les patients et son impossible soif de justice se révèlent très envahissantes et finissent par le rendre malheureux dans sa pratique quotidienne, où il se prend de cinglantes claques dans la figure, au sens propre comme au figuré. On l’aurait plutôt vu dans la peau d’un assistant social et d’un éducateur, la blouse blanche s’avérant trop lourde à porter pour ce jeune homme à l’humanisme idéaliste surdéveloppé. Bref, l’ensemble fleure bon le Burn-out syndrom et les épisodes à venir s’annoncent sous haute tension…

Océane Brunet
( Mis en ligne le 15/08/2005 )
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