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Bande dessinéeet Manga  

City Hunter (vol. 1)
de Tsukasa Hojo
Marvel Panini France - Generation Comics 2005 /  9,95 €- 65.17  ffr. / 217 pages
ISBN : 2-84538-554-4
FORMAT : 15x21 cm

Le nettoyeur est de retour

On ne présente plus Ryo Saeba, personnage culte d’une série qui marqua l’enfance de tous les inconditionnels du Club Dorothée dans les années 90. Diffusée alors sous le titre délicieusement ringard de Nicky Larson (mais où est-on allé pêcher ce nom ?), le manga fit partie pendant plusieurs années de la programmation de cette émission pour enfants. Seulement voilà : City hunter n’est en rien un dessin animé pour bambins (même précoces), la censure fait son œuvre d’aseptisation et la série se voit alors amputée de ses passages les plus croustillants.

Il faut attendre une bonne dizaine d’années pour enfin voir le manga sortir aux éditions J’ai lu dans son intégralité, et découvrir avec horreur ô combien TF1 nous avait spoliés de façon éhontée. Nicky Larson retrouvait son identité de Ryo Saeba, tueur à gages obsédé sexuel, et le public français découvrait enfin l’œuvre atypique de Tsukasa Hojo, également auteur de Cat’s eye et, plus récemment, de Angel heart, qui se présente comme une pseudo-suite de City hunter.

Les éditions Panini remettent donc le couvert en publiant une édition de luxe enrichie qui comblera les plus grands fans. C’est avec un plaisir immense que l’on retrouve la délicatesse de Kaori et l’insatiable mokkori de Ryo. Ce tome inaugural nous retrace la première rencontre des deux protagonistes, suite à la mort du frère de Kaori, qui n’est autre que le partenaire de travail de City hunter. C’est dans ces circonstances tragiques que Hojo parvient pourtant à insuffler un vent de folie dans son œuvre, en usant de gags idiots toujours portés en dessous de la ceinture.

Mais City hunter, ce sont aussi des aventures ébouriffantes menées à un rythme infernal et des signes distinctifs parfaitement reconnaissables (on ne citera que la Mini rouge et blanche, la Fiat Panda verte ou encore le duplex en pierre de taille ocre au sous-sol étonnant). Le tout avec pour toile de fond un univers sombre que fréquente assidûment Ryo Saeba, où se bousculent dealers, yakuzas et trafiquants d’organes, rassemblant toute la lie de l’humanité. Errant de salles de jeux sordides en bars miteux, écumant les bas-fonds de Shinjuku, Saeba mène seul une croisade perdue d’avance contre les forces obscures du pays.

On attend non sans impatience les épisodes à venir pour renouer avec des têtes connues qui ont aussi fait le succès de la série: l’Éléphant (connu sous le nom de Mammouth en France), l’inspecteur Nogami et sa sœur ainsi que la ribambelle de princesses sophistiquées issues de pays aux noms improbables. De grands moments de manga en perspective…

Océane Brunet
( Mis en ligne le 19/11/2005 )
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