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Bande dessinéeet Manga  

Agharta (vol.8)
de Takaharu Matsumoto
Dargaud/Kana - Big kana 2006 /  7.35 €- 48.14  ffr. / 224 pages
ISBN : 2-87129-555-7
FORMAT : 11.5x17 cm

Face de Tamarix

Dans un futur inconnu, Highlanders et Humains s’affrontent. Diane, élève du Professeur Fujinski, s’apprête à renoncer à son humanité pour accéder à la caste supérieure. Devenir Tamarix confère en effet l’immortalité, mais n’est en aucun cas garante d’un bonheur sans faille…

Ce melting-pot d’humanoïdes peu ragoûtants aux noms imprononçables qui se combattent avec un acharnement inébranlable offre une belle brochette d’expressions saisissantes sur des faciès déformés par les émotions : dégoût, terreur, douleur ou exquise souffrance, autant de sentiments parfaitement mis en valeur qui suscitent le malaise du lecteur. Le dessin, nerveux, est au service d’un univers sale et écoeurant où les carnages sont orchestrés comme des symphonies étourdissantes. Des corps démembrés, mutilés, gisent dans des décors urbains ravagés.
Parfois confus, le scénario mêle avec un contraste déroutant l’abject au sacré. Car à ces scènes de dévastation s’appose un discours ésotérique aussi opaque qu’amusant. Les explications sur les références obscures de l’auteur éclaire d’ailleurs faiblement le lecteur. S’inspirant essentiellement de mythes bouddhistes, la série se montre complexe : réflexion sur la Mort et ce qui s’ensuit (Au-delà ? Réincarnation ?), mais aussi mise en scène du phantasme d’une race supérieure qui, en renaissant de ses cendres, se rapproche des Dieux.
Et de reprendre à notre compte la conclusion de David Lebrun : « Agharta est donc un étonnant brassage où l’on retrouve des mythes et légendes issus de civilisations différentes [..]. Chaque relecture d’Agharta apporte de nouveaux éléments et l’auteur complète son puzzle au fil des volumes ».

Océane Brunet
( Mis en ligne le 11/11/2006 )
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