Bande dessinée
Manga de Q-ta Minami
Casterman - Sakka 2007 / 9,95 €- 65.17 ffr. / 200 pages
ISBN : 978-2-203-00285-2
FORMAT : 15,5x21 cm
Je t’aime mélancolie
Le frère de Kon, Yukari, multiplie les aventures d’un soir avec des hommes de passage. Jusqu’au jour où il fait une déclaration un peu maladroite à Kaji… qui lui apprend qu’il sort avec Kon. Mais la relation qui l’unie à Mlle Ôishi s’avère très libre, et les deux amoureux peuvent rester parfois plus d’un mois sans se voir. Kon commence à souffrir de cet état de fait et souhaiterait un engagement un peu plus poussé.
Q-ta Minami opte pour un ton très libre afin de parler de sexualité et d’amour, avec des personnages épris d’indépendance et de sensations fortes. Tous cherchent l’âme sœur, celle qui évoluerait sur le même mode de fonctionnement et aspirerait au même idéal qu’eux, même si ce dernier n’est pas vraiment dans la norme habituelle. Loin de tout consensus, chaque protagoniste souhaite tout simplement vivre selon des règles qui lui correspondent, en faisant fie du qu’en-dira-t-on. L’hypersexualité de certains d’entre eux prête d’ailleurs à rire et donne lieu à des situations pour le moins incongrues.
Aérien et sensible, le manga tourne essentiellement autour des difficultés amoureuses d’une héroïne qui ne sait pas comment gérer sa relation à l’autre. À la manière de Strawberry shortcakes de Kiriko Nananan, l’œuvre privilégie une organisation éthérée des cases qui permet au silence de s’installer grâce à cette grande sobriété, et laisse libre cours à l’introspection des personnages. L’intensité dramatique atteint brutalement son climax en milieu de tome, auréolée d’une pudeur raffinée.
Ce défilé d’êtres mal dans leur peau aux comportements parfois malsains et souvent désespérés baigne l’atmosphère de l’œuvre dans des fragrances de mort, de sexe, de dépression et de deuil pathologique. Un volume pas vraiment hilarant pour une série mélancolique.
Océane Brunet
( Mis en ligne le 24/07/2007 )
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