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Pandora Box (tomes 3 et 4) - La Gourmandise et La Luxure
de Alcante , Roland Pignault , Steven Dupré et Usagi
Dupuis - Empreinte(s) 2005 /  12.94 €- 84.76  ffr. / 48 pages
FORMAT : 24 x 32 cm

La Gourmandise (tome 3), Alcante au scénario, Steven Dupré au dessin, Usagi à la couleur.
La Luxure (tome 4), Alcante au scénario, Roland Pignault au dessin, Usagi à la couleur.


Variations sur deux nouveaux péchés

La livraison printanière de Pandora Box arrive à l’heure. Un peu déçus par les deux premiers tomes, nous vous avions promis de surveiller la suite : de fait, « La Gourmandise » et « La Paresse », qui paraissent en même temps ce mois-ci, sont un meilleur cru. Sur une idée de départ prometteuse revisiter les sept péchés capitaux au temps de nouvelles technologies, tout en faisant référence à la mythologie grecque les deux premiers scénarios d’Alcante (« L’Orgueil » et « La Paresse », voir notre article) nous avaient paru trop prévisibles et un peu faciles. Ici, il faut croire que la gourmandise et la paresse ont davantage inspiré l’auteur : les histoires sont plus intéressantes, mieux ficelées, plus en phase aussi avec le thème qu’elles sont censées illustrer.

C’est le mythe de Thésée et du Minotaure qui sous-tend « La Gourmandise », troisième tome de Pandora Box. Le héros de l’histoire, Tézé Egée (!!!), a été nommé directeur de l’Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) par son père, ministre de la Santé. Alors qu’une forme dérivée de la maladie de la « vache folle » (et oui, Thésée et le Minotaure !) se développe dangereusement, Tézé se retrouve face à un conflit : tandis que son père souhaite qu’il endigue la maladie, lui souhaite comprendre l’origine du phénomène. Il s’immerge alors dans le monde (pas joli-joli) de l’industrie agro-alimentaire, au péril de ses illusions… Le récit est mené tambour battant et le lecteur ne décroche pas une seconde de l’enquête menée par Tézé. Alcante intègre à son scénario juste ce qu’il faut d’informations « réelles » pour que, au_delà du thriller, l’album laisse place à une réflexion sur les dérives de la surconsommation.

« La Luxure », très logiquement, fait appel au cyber-sexe en écho au mythe d’Orphée et Eurydice. Ici, c’est un jeune prodige de la réalité virtuelle qui se retrouve piégé par son propre génie, au point d’y perdre la raison… Un peu plus tiré par les cheveux, le scénario n’en est pas moins efficace et offre un bon moment de divertissement. Au dessin, Steven Dupré pour « La Gourmandise » et Roland Pignault pour « La Luxure » livrent deux albums très classiques, sans trouvailles ni esthétiques particulières.

Les figures de Midas et de Prométhée feront l’objet des deux prochains tomes de la série, prévus en octobre. A suivre donc encore une fois, puisque Pandora Box semble suivre le chemin de la bonification.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 21/05/2005 )
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