Bande dessinée
Réaliste de Frank Giroud et Jean-Charles Kraehn
Dupuis - Empreinte(s) 2006 / 13.50 €- 88.43 ffr. / 56 pages
FORMAT : 24 x 32 cm
A un pas du dénouement
Il faudra encore attendre quelques mois pour découvrir ce qui se cache derrière les drames individuels qui se nouent sur la base aérienne française à Pavlos, zone neutre de la Première Guerre mondiale (voir notre article sur les deux premiers tomes). Mais avec la parution de ce quatrième tome, le lecteur dispose désormais des quatre voix, des quatre histoires personnelles qui ont toutes eu lieu en même temps là-bas, pendant les derniers mois de l’année 1916.
Nafsika Vasli est serveuse à l’auberge de Pavlos. Elle y côtoie les troupes françaises et joue du tambouras dans le quintett qui anime les soirées des militaires. Nafsika prend son mal en patience. Sa vraie vie, elle l’imagine aux côtés de Stelios, son grand amour, un séduisant brigand qu’elle doit épouser bientôt. Malheureusement, Stelios se laisse tenter par « le mauvais coup de trop » dans lequel il laissera la vie.
Comme pour chaque « mouvement » de la série Quintett, le drame de Nafsika passe largement inaperçu aux yeux des autres. Et pourtant, il est une pièce de plus du puzzle dont le scénariste nous promet d’avoir enfin une vue d’ensemble dans le prochain et dernier tome. La structure narrative de l’« Histoire de Nafsika Vasli » est donc similaire à celle des précédents albums, menée selon le point de vue subjectif du personnage principal, introduit et conclu par deux mystérieux hommes qui détiennent la clé du mystère… Encore une fois, cette tranche de vie vaut par elle-même et nous donne envie de découvrir enfin le fin mot de l’histoire. Le personnage de Nafsika, romantique s’il en est, donne matière à un récit de bonne facture.
Au dessin, Jean-Charles Kraehn (Tramp, Gil Saint-André, Myrkos) est égal à lui-même, pour le plaisir de nos yeux. Graphiquement, le point faible de la série est le choix de Steve Cuzor pour l’« Histoire d’Elias Cohen » (troisième tome), vraiment un cran en dessous de ses camarades. Rendez-vous début 2007 pour le mouvement final qui permettra seul de juger, rétrospectivement, de la qualité de ce Quintett.
Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 16/09/2006 )
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