Bande dessinée
Comics de Jimmy Palmiotti , Justin Gray et Phil Winslade
Delcourt - Contrebande 2013 / 13.95 €- 91.37 ffr. / 96 pages
ISBN : 978-2-7560-928-2
FORMAT : 17,3x26,4 cm
Golem.2
New York, Brooklyn, de nos jours… un quartier parfois dangereux pour ses habitants… et pour les malfaiteurs. Mais tout cela, Alice le sait déjà : un peu droguée, un peu dealeuse, la jeune femme est plongée jusqu’au cou dans le pétrin quand – miracle – elle hérite de sa grand-mère une maison ancienne un peu perdue. Une maison qui recèle, dans les murs de la cave, quelque chose, ou quelqu’un, une créature. Mauvais trip de droguée, ou plutôt une histoire ancienne, un mythe venu d’Europe centrale, importé par la communauté juive, et revenu à la vie en 1932 : le golem. Car Alice découvre, dans le journal de sa grand-mère, le moment où ce golem fut formé par un rabbin, pour venger un meurtre inique, et rétablir une justice. Et dans un Brooklyn encore dangereux pour l’ex-junkie, traquée par un dealer agressif.
L’heure est au renouveau des vieux classiques de l’horreur gothique : Dracula et ses diverses déclinaisons du mythe du vampire pour ado en crise, Frankenstein, les sorcières… Voici venu, plus inattendu, le mythe du golem praguois, forgé par Gustav Meyrink naguère, et rénové pour ce comics contemporain. Un golem toujours formé de terre par un rabbin pour défendre la communauté juive (et plus spécialement une famille) : l’air lourdaud, sans glyphe sur le front (contrairement au golem traditionnel) mais doté d’un cœur humain (une bizarrerie pour cet être qui devait être animé par le nom de Dieu). Hélas, tous les mythes ne sont pas bons à réactualiser et ce golem là – on l’appellera Monolithe – s’avère assez pâle en comparaison des autres « super héros », une médiocre copie de Hulk avec une vague couleur religieuse. Le golem avait-il seulement vocation à figurer un véritable justicier, ou simplement une montagne musclée et sans âme ? Le graphisme est certes soigné, mais l’histoire reste pour le moment assez attendue, comme une énième version de la Belle et la bête (un méchant à la belle allure, une jeune fille fragile, et une « bête » doté d’une âme pure) et doit encore trouver son public. Passons…
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 16/09/2013 )
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