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Bande dessinéeet Comics  

Damned
de Steven Grant et Mike Zeck
Kymera 2005 /  12.95 €- 84.82  ffr. / 104 pages

Pas de répit pour les damnés

Du polar et du dur : Mick Thorne sort de prison, en liberté conditionnelle, après quatre années à l’ombre, quatre années de survie. Ce n’est pas un tendre, ni même un innocent, mais en tous les cas, c’est un chat échaudé qui entend bien rester dans le droit chemin désormais. Seulement voilà, une promesse faite à un camarade, Doug Orton, mort pour le sauver, l’entraîne dans de nouveaux ennuis. A peine libéré, il se retrouve en effet coincé, dans une petite ville du fin fond des États-Unis, New Covenant, entre un officier de probation tatillon et un mafieux local, Silver. Ce dernier est en effet convaincu que Thorne sait où se trouve un magot dérobé naguères par Orton, et pour mettre la main dessus, il ne reculera devant aucune violence, aucun chantage, aucune exaction. Et il n’est pas le seul à être sur la piste. Mais voilà, Thorne n’est pas du genre à encaisser sans rien faire, ni à renier ses promesses. Tout cette affaire va finir dispersée « façon puzzle » : un peu d’animation dans l’ouest profond ?

Le comic, comme école de graphisme, n’en finit pas de s’engager dans d’autres directions que celles des super héros et des mythes modernes. Steven Grant (au scénario) et Mike Zeck (au dessin) ne sont pas les premiers venus, ayant déjà travaillé sur un personnage Marvel à mi-chemin du roman noir et du super héros, le Punisher (la série Cercles de sang). Après de tels débuts, le roman noir en BD semblait tout indiqué. Avec Mick Thorne, plus de tenue moulante, plus d’armement perfectionné, plus de « super méchants »… mais un destin impitoyable, des tueurs sadiques ou pressés, des femmes fatales et vénales. Bref, du polar bien sombre, avec une intrigue classique (le bon, les brutes et les truands, la quête d’un trésor et d’une vengeance, le remboursement d’une dette), bien menée et bien rythmée (de fait, les méchants sont vraiment hargneux et pas demeurés). Les cadavres s’amoncellent à New Covenant. Les dialogues sont ceux du genre, à peine édulcorés. Quant aux graphismes, sans être spécialement novateurs, ils sont assez sympathiques, dans la droite ligne du format des comics (mais Zeck devrait apprendre à dessiner des blessures vraisemblables) et l’histoire est agréable à suivre, en partie à cause du fait qu’elle n’est pas centrée sur Thorne, mais s’intéresse aussi aux méchants. Bref, les amateurs de polar apprécieront, quant aux fans de comics, peut être découvriront-ils une facette nouvelle de leur univers graphique de prédilection.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 12/03/2005 )
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