L'actualité du livre
Bande dessinéeet Comics  

Starchild
de James Owen
Kymera 2005 /  20 €- 131  ffr. / 264 pages
ISBN : 2-9523169-3-7
FORMAT : 17 x 26 cm

Format souple, intérieur noir & blanc

NeilGaimanerie ?

C’est une histoire de conteur, qui suppose une cheminée, un fauteuil profond (en cuir qui craque), une pipe et une longue soirée d’hiver avec un orage battant les fenêtres. C’est l’histoire d’un duel entre conteurs avec pour objet, une cape rouge sang, offerte par Titania (mythique reine des fées) à un modeste tisserand, Ezekiel Higgins, devenu son amant, une cape porteuse des secrets et des pouvoirs du conte, le pouvoir de créer des univers, d’éveiller la magie, de changer l’histoire. C’est enfin l’histoire d’une famille née de cette union d’un homme et d’une reine du petit peuple : les « enfants de l’orage » dont le destin est de se heurter une fois par siècle, lors d’une cérémonie bizarre nommé le Concilium (un jour d’Halloween bien sûr) pour conquérir et utiliser cet héritage périlleux.

Moitié BD et moitié roman graphique, cet album en noir et blanc surfe sur l’univers de Neil Gaiman, celui d’une fantasy poétique, décalée, un peu sombre... Gaiman a ses admirateurs, dont James Owen fait certainement partie (il introduit même le personnage dans son album), mais voilà, cet album est long comme un week-end de pluie dans la campagne anglaise. Si, comme le dit Owen, l’art du conte est semblable à la cuisine, alors cet album est un peu lourd à digérer, trop riche sans doute. On voudrait pouvoir entrer dans cet univers poétique, mais tout cela manque un peu de rythme, de substance et semble plutôt destiné à un public en mal de romantisme gothique. Le texte use et abuse des silences, des figures de style... Le graphisme est certes sympathique, mais sans être très original ou abouti : si les talents de conteur d’Owen sont indéniables, sa capacité à mettre en image est plus contestable. Ses héros semblent sortis des années 70, avec des crinières folks un peu ringardes… L’ensemble, trop épais, finit par déconcerter ou lasser.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 29/01/2006 )
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