Bande dessinée
Comics de Mark Waid , Marc Silvestri et Eric Basualda
Delcourt - Contrebande 2007 / 12.90 €- 84.5 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-2-7560-0814-1
FORMAT : 17x26,5 cm
Super Sapiens
On avait laissé l’Ultra-Sapien Ellis aux prises avec d’autres de son espèce dont la jolie et énergique Samantha Argent, commandante en chef des Hunter Killers, la brigade surarmée chargée de ramener au bercail, ou d’éliminer s’il le faut, les super-héros éparpillés à travers le monde. Le jeune Ellis est un atout supplémentaire dans cette traque mouvementée puisqu’il est le « Catalogue », celui capable de détecter, et d’imiter, les Ultra-Sapiens alentour. Au début de ce deuxième tome, on retrouve donc le jeune homme et Samantha au fin fond de l’Afrique, au Malawi, sur les traces d’une dangereuse divinité, une arme de destruction massive, à savoir une petite fille de dix ans dont la proximité apporte inévitablement la mort. Pour le naïf et innocent Ellis, cette mission est un nouveau baptême du feu, cruel et injuste, puisqu’il doit choisir entre la vie de la fillette et celle des villageois de la région. Et la suite ne va faire qu'accroître les embûches puisque les armées de différents pays sont particulièrement intéressées pour retrouver la fillette…
Ce deuxième volet d’Hunter Killer reste aussi passionnant à suivre que le premier. Le scénario de Mark Waid cumule les idées folles, les scènes d’action épiques, les personnages ambigus, et les super pouvoirs incroyables : ainsi ce vieil homme qui a littéralement la faculté de semer la dépression sur son passage… épisode d’anthologie qui mêle humour noir et comics horrifique avec beaucoup de talent. Cette suite de la saga permet aussi d’en savoir beaucoup plus sur les relations entre les différents protagonistes et leurs motivations respectives. Ainsi, le mystérieux Morningstar, dit le Tsar Ténébreux, qui a pris le pouvoir aux Etats-Unis au nez et au brushing de Kennedy, suite à un coup d’état resté confidentiel. Aujourd’hui, toujours à la tête du gouvernement, il envoie jouer Bush avec sa paperasse (petit moment très drôle), et s’est fixé comme mission de repousser, coûte que coûte et vaille que vaille, la fin du monde.
Servi par le dessin tout en griffures et lignes effilées de Marc Silvestri (lui-même ensuite remplacé par Eric Basualda à la patte plus ronde mais toute aussi énergique), Hunter Killer reste une série vraiment accrocheuse. Les effets Photoshop et autres techniques numériques sont toujours utilisés au mieux pour rendre compte de pouvoirs extraordinaires, tout en installant une esthétique moderne, refusant l’ascétisme et l’épure, privilégiant la pyrotechnie graphique, le grand spectacle qui épate, les cadres qui débordent et les images qui explosent. Les fans du genre seront ravis d’autant que l’intrigue, délicieusement menée, mêle origines des super héros, âge d’or puis crépuscule des comics, et énième théorie du complot…
Suite et fin de cette saga enlevée dans le troisième volume déjà impatiemment attendu !
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 23/04/2007 )
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