Bande dessinée
Comics de Jerry Frissen , Witko et Bill
Les Humanoïdes associés 2008 / 7.90 €- 51.75 ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-7316-2129-7
FORMAT : 18,5 x 27,5 cm
La classe
Il fallait s’y attendre, jaloux et envieux des héros de la série qui lui font de l’ombre et squattent la première place – des Luchadores Five aux Tikitis en passant par Tequila - le sémillant ( ?) Profesor Furia a décidé de se venger et prend le contrôle de ce nouveau numéro de Lucha Libre. Non content de se payer la couverture et de saccager l’édito, il nous fait sa bio et surtout se paye une mini aventure d’une dizaine de pages, une première ! Et quelle aventure… voilà Furia, l’homme que vous adorerez haïr, parti en expédition avec quelques-uns de ses apprentis débiles à la recherche de fourmis rouges, nourriture succulente et spirituelle, et surtout prodigieux viagra… Le périple a tout du voyage initiatique avec épreuves et rencontres, l’ensemble tournant très vite au vinaigre, très très aigre. C’est que Furia est un sacré gros numéro, détestable, extrémiste, sale, méchant, idiot, vulgaire, macho… bref un amour de personnage. Méchamment drôle…
Au programme également de ce numéro les Luchadores et deux nouveaux venus, le catcheur golem El Muro, et Paquito, le jeune ado masqué passionné de disco et de filles, prêt à tout pour enflammer la piste et les cœurs. Sa débordante maladresse sera-t-elle un atout dans ses conquêtes ?
Mais l’autre morceau de choix de ce numéro est la suite de la seconde aventure des Luchadores Five : pour retrouver Diablo Loco mystérieusement disparu, les quatre autres héros restants se réunissent à nouveau, mettant fin à une rupture douloureuse (surtout pour les côtes et le nez) suite à la raclée prise face aux Créatures du Lac de cuir noir… Dans la suite du récit, ça n’est rien moins que la horde sauvage, ou ce qu’il en reste, et des Beach Boys brillants et bronzés qui font leur entrée dans une aventure toujours aussi déjantée, série Z qui fleure bon le ciné-club cradingue, la bière chaude, et le barbecue brûlé. L’écriture de Frissen est là toujours aussi réjouissante, mixant à la manière d’un Tarantino du comics des influences venues de tous les coins de la culture bis, des nanars et des grands genres. Avec cette fois, un coup de chapeau aux plus grands, en l'occurrence, Patrick Swayze...
Exceptée l’aventure de Paquito, bien sage et un peu trop convenue, Lucha Libre continue sur sa lancée un peu folle, en rajoutant toujours un peu de sauce épicée, donnant ainsi de plus en plus dans le mauvais goût revendiqué. Jusqu’ici tout va très bien.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 03/03/2008 )
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