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Luchadores Five (tome 1) - La Cité des hommes brisés
de Jerry Frissen et Bill
Les Humanoïdes associés 2008 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-7316-2190-7
FORMAT : 22,5x31 cm

Maxi Lucha

Amigos de la Lucha Libre, arrêtez-vous ici : cet album inaugure une nouvelle collection compilant les aventures de vos lutteurs masqués préférés. D’ores et déjà sont à venir les Tikitis et Tequila, mais à tout seigneur, tout honneur, c’est la formation des Luchadores Five qui ouvre le bal. « La Cité des hommes brisés » enchaîne donc les planches d’abord publiées dans les deux premiers numéros du comics délirant imaginé par Jerry Frissen et sa joyeuse bande de dessinateurs.

Faut-il le rappeler ? Les Luchadores Five, c’est un peu le dernier rempart contre les puissances du mal. Un rempart un peu mal foutu, il est vrai, s’effritant par-ci par-là, pas très solide, pas toujours très crédible, mais à force de volonté et d’obstination, ces cinq catcheurs justiciers un peu fêlés qui se fichent de ce que l’on peut penser d’eux parviennent à maintenir un semblant d’ordre dans leur quartier mal famé, dans la banlieue de Los Angeles. Il y a là El Gladiator, le chef de la bande, ou en tout cas il aime le penser, Red Demon, le séducteur clopeur, King Karateca l’expert en arts martiaux, Dr. Pantera et son clébard, et enfin Diablo Loco. Dans cette première aventure, la troupe est confrontée à plusieurs dangers à la fois, dans un chatoyant bazar inorganisé au possible : il y a d’abord une meute de loups-garous qui terrorisent la ville et surtout piquent les autoradios, il y a aussi un cousin éloigné de Godzilla qui sème la panique dans les rues et se biture dans une décharge de voitures avec quelques sans abris qui chantent du Ricky Nelson, il y a enfin un clone d’Elvis qui supporte mal la concurrence et la solitude… Pour faire face à ces différents fronts, les Luchadores Five vont être plus ou moins aidés par deux zigotos de l’espace, Igor et Grichka, et par une autre bande de joyeux lurons masqués, les Formidables, qui se déplacent dans une Citroën qui aurait appartenue à Charles de Gaulle.

On le voit, c’est du n’importe quoi et c’est ce qui fait le charme et le piquant de la série. Frissen aime les mélanges, le sucré-salé-épicé. Comme un Tarantino ou un un geek créatif, Frissen aligne les références et chope des bons plans dans tous les genres et sous-genres populaires. Kung-fu, western spaghetti, série Z de SF bricolée, films de catch imbéciles : tout est bon à prendre pour faire monter cette salsa graphique toujours en mouvement.

Au vu du résultat, c’est plutôt une bonne idée d’avoir rassembler ces différentes pages dans un unique ouvrage. Certes, on perd le côté franchement réjouissant du comics décalé et rempli à ras bord de différents délires autour d’un même univers, mais le grand format permet de redécouvrir les planches colorées et dynamiques de Bill. Une bonne séance de rattrapage pour les uns donc, et une attrayante prolongation - même si pas forcément indispensable - pour les autres. Ajoutons que l’album est ici augmenté d’une dizaine de pages de dessins inédits, de crayonnés et de travaux préparatoires ainsi que trois planches dessinées par Bill, le véritable point de départ de la saga Lucha Libre comme l’explique ici Jerry Frissen.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 31/08/2008 )
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