L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

Prométhée (tome 1) - Atlantis
de Christophe Bec
Soleil 2008 /  12.60  €- 82.53  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-302-0-04429
FORMAT : 24x32 cm

13 heures 13 minutes…

Que le monde aille mal, cela n’a rien d’une hypothèse fantastique, mais si tout à coup, à 13 h 13, le 22 septembre 2019, les horloges s’arrêtaient, partout, si des fantômes venus d’un passé récent – des U-boat, du Titanic…- ressurgissent, tandis que, parallèlement, les fleurons de la technologie spatiale disparaissent sans crier gare, on se dit que l’humanité a mis un coup d’accélérateur vers la fin du monde… Il y a tout cela dans Prométhée : un monde désabusé, un dieu qui a trop aimé les hommes et qui a été puni, quelques personnages en quête de sens (ou simplement d’un peu d’affection)… une humanité déboussolée, mais qui cherche encore le pourquoi et le comment de l’univers… Et des mystères, des événements improbables qui font lentement monter la tension. On dirait un épisode de La Quatrième Dimension, ou un roman oublié de Robert C. Wilson : tout à coup, dans notre quotidien, un petit fait déraille, qui entraîne un autre déraillement, puis un autre, etc.… jusqu’à ce que les hommes réalisent qu’ils sont aux bords du gouffre, ou bien passés de l’autre côté du miroir. En quelques faits, l’album parvient à mettre en place une ambiance, un climat étrange, inracontable mais saisissant.

Le retour de Christophe Bec, qui, après l’imposant Sanctuaire et tout en pilotant la collection Hanté (Soleil) et quelques séries (Carthago, Pandemonium), trouve encore le temps et le plaisir de mettre en scène une belle intrigue. Avec ce Prométhée, on retombe dans le piège scénaristique de Sanctuaire : une intrigue qui mêle le contemporain et l’antiquité, qui joue avec le sacré et les dieux païens, et utilise en même temps des mythologies actuelles (le Titanic…). Par petites touches, comme le tic-tac d’une horloge, Christophe Bec fait lentement glisser son lecteur dans le surnaturel, le bizarre, la « twilight zone »: les horloges s’arrêtent, un temps immémorial se remet en marche, l’histoire avance à rebours et un climat de folie s’installe… Rien à dire, c’est du travail de pro, avec un graphisme particulier, séduisant par son réalisme, qui fait la part belle aux lumières et aux contrastes plutôt qu’au trait lui-même. Alors, la suite, vite, que l’on sache ce qui se passe à 13 h 14…


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 23/12/2008 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024



www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)