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Bande dessinéeet Fantastique  

Légendes de Troy (tome 1) - Tykko des sables
de Scotch Arleston , Melanÿn et Nicolas Kéramidas
Soleil 2009 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 9-78-2302-003866
FORMAT : 23,4x32,3 cm

Loin de Lanfeust

Et nous revoilà sur Troy, une planète qu’on ne quitte jamais vraiment… Mais cette fois, ce n’est ni la riante cité d’Eckmül, ni la moiteur asiatique du Darshan, mais un désert situé sur un continent jusque-là peu visité par les fans de Lanfeust, le Delpont. Et le Delpont relève plutôt du médiéval-fantastique oriental : du sable, des caftans, des sabres, des kamle (des simili chameaux tatoués), et toujours cette pointe de magie qui fait le charme de la vie sur Troy. Sauf pour Tykko, un jeune kamler (un palefrenier) qui s’ennuie, entre une mère malade et un équipier brutal… La seule ressource : participer à une course de kamle pour s’échapper de cette vie sinistre. Mais lorsque la chance se présente, et que Tykko parvient à se joindre à une caravane pour traverser le désert et courir l’aventure, à la recherche d’une apparition nommée Ayasha, c’est en fait pour se retrouver aux prises avec une tribu de pillards esclavagistes… et peut être aussi un secret familial.

Tout commence comme le premier épisode de Star Wars (course de Kamle comprise) puis l’on entre enfin dans le vif du sujet : le désert, un mystère et une renaissance. L’intrigue est, comme d’habitude chez Arleston, prenante, sans l’humour potache en vogue dans la série phare. L’histoire de Tykko se présente bien, portée par le graphisme tout en rondeur de Kéramidas, qui doit encore s’approprier cet univers neuf (tout le monde se ressemble un peu, dans cet album)… un graphisme plus enfantin que dans les autres séries troyennes et qui, à l’instar du héros, un jeune garçon, semble s’adresser à un public plus jeune, plus adolescent. Une nouvelle variation du monde de Troy ?

En créant Lanfeust et le monde de Troy, en lui donnant une réalité historique (depuis la série des Trolls jusqu’au plus récent Les Conquérants de Troy), sociale, ethnologique et même astronomique (avec Lanfeust des étoiles), Arleston s’est quelque part transformé en un démiurge, qui doit maintenant faire vivre sa création. Cela donne une nébuleuse de série aux identités de plus en plus hétérogènes, mais qui pour les amateurs de fantasy, possèdent une qualité commune et appréciable, celle d’un espace cohérent du fait de son ampleur. Cette nouvelle série comble de plus les attentes de nombreux fans, puisque enfin on quitte Lanfeust et son continent pour explorer d’autres lieux, d’autres cités, rencontrer d’autres communautés dont, c’est un luxe, on connaît déjà un peu les caractéristiques originales. Un tourisme bienvenu, qui confirme la réalité du monde de Troy.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 23/03/2009 )
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