Bande dessinée
Fantastique de Scotch Arleston et Oliver Vatine
Soleil 2009 / 12.90 €- 84.5 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-30200-878-6
FORMAT : 23,4x32,3 cm
In bed with Cixi ?
Allez, les fans de Troy le savent bien : Lanfeust est un gentil gars, mais du genre un peu boy scout, limite gnangnan… le vrai sex-symbol, c’est Thanos… Et idem pour les femmes : à côté de Cixi, la brune piquante, la blonde C’ian passe un peu inaperçue. Oui mais voilà, Lanfeust, avec son côté gentil chevalier, défenseur de la veuve et de l’orphelin, est le vrai héros. Heureusement, le papa de Troy, Arleston, sans Tarquin (qui poursuit la série principale, tâche majeure dont rien ne doit le distraire !), s’est acoquiné avec un autre grand du genre, Olivier Vatine, pour explorer les secrets de la pulpeuse Cixi : après tout, sa trajectoire, de fuyarde à impératrice et « ombre ténébreuse » reste encore à éclairer. Dont acte.
On retrouve donc Cixi sans Lanfeust, Hébus, C’Ian… Cixi livrée à elle-même, échouée en fond de cale d’un navire de commerce sur une mer de Troy. Capturée / libérée par une bande de filles pirates, toutes aussi sexy les unes que les autres, elle va devoir se mettre à la flibuste et à ses arts majeurs : abordage et bastonnage sont les deux mamelles du métier et l’apprentissage de Cixi se révèle haut en couleurs, sur fond d’ambiance hot (la mer immense, un navire rempli de filles sexy… arrêtez de fantasmer et lisez !), avec, au passage, maniement d’armes diverses, dressage de bestioles improbables (les tortues marines locales ont du mordant), opérations impossibles… La vie de pirate telle qu’on la fantasmerait. Les à-côtés sont sympathiques, les rencontres de hasard parfois distrayantes, quelques ennemis de bonne tenue – comme la très virile Somen – et le tour est joué… jusqu’à la suite (eh !).
Consacrer une mini série à Cixi, ce n’était pas un pari éditorial, à peine une gageure : le personnage, un rien plus séduisant et provocant que les autres, a ses fans de la première heure. Mais le vrai pari de l’album, c’était de remplacer l’irremplaçable Tarquin… et là, il fallait une pointure comparable. Vatine fait excellemment l’affaire et s’est immédiatement emparé de l’esthétique Troy, en la mettant, discrètement, à sa sauce, mais avec le talent qu’on lui connaît. Le résultat, au style vigoureux, est donc très agréable et la suite se fait bien évidemment attendre. Les ambiances maritimes et girly sont travaillées au petit poil par le père d’Aquablue (qui décidément, sait y faire avec les bestioles de la mer), lequel, comme à son habitude, ne recule pas devant les grandes scènes et les ambiances technicolor. C’est du grand spectacle, dans une mise en couleur qui joue des tonalités maritimes et des noirs profonds. Une variation qui trouve d’emblée sa place dans la bibliothèque de Troy, et saura conquérir les fans comme les nouveaux venus, amateurs de courbes diverses et de grand air.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 02/02/2010 )
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