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Bande dessinéeet Fantastique  

Les Princes d’Ambre (tome 1) - L’ombre terre
de Nicolas Jarry et Dellac
Soleil - Cherche Futurs 2010 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-30200-944-8
FORMAT : 23,4x32,3 cm

Perdu dans les ombres

Corwin, un homme sans passé, se réveille, perdu, sur un lit d’hôpital. Sur ce point de départ commence une histoire qui bouleverse tout, jusqu’à la réalité. Car Corwin a le sentiment d’être surveillé, voire prisonnier. S’échappant, il part tant à la poursuite de sa mémoire qu’en quête d’alliés. Pour survivre, il doit comprendre qui il est et qui lui en veut… et pourquoi ? Se découvrant un frère et une sœur, puis d’autres, et autant d’alliés que d’ennemis, Corwin va devoir s’enfoncer en lui-même, et fuir jusqu’à la réalité pour découvrir ce qu’il est vraiment, un prince d’Ambre. Car la Terre, notre monde, n’est qu’une réalité parmi d’autres, une réalité que seul quelques individus doués savent fuir, par une magie étrange. Mais sur la route, toujours dangereuse d’Ambre, on croise des menaces qui n’ont plus rien d’humaine… des chiens monstrueux, des guerriers venus de nulle part, une ville qui n’est qu’un reflet… Le vrai monde !

La saga des Princes d’Ambre, du regretté Roger Zelazny, est sans doute l’un des plus grands cycles de fantasy qui soit, inspiré par la mythologie celtique. Un récit qui exploite une idée forte, vaguement platonicienne : la Terre, entre autres, n’est que l’ombre d’une réalité plus forte, Ambre, un royaume fantastique dont la dynastie régnante a le pouvoir de se déplacer dans les ombres, et d’accéder ainsi à tout ce que l’imagination peut produire… Autant dire une mine d’or scénaristique. Si l’adaptation de Nicolas Jarry est impeccable, la mise en image est par contre un gâchis : apparemment peu au fait de l’univers d’Ambre, Dellac ne parvient pas à rendre l’espèce de magie primordiale qui baigne Ambre… laquelle ressemble plus à une sorte de ville musée pour touristes de l’Est, lourde et sans grâce. Couleurs fades, architecture épaisse… même les personnages sont pesants, loin de la magie des illustrations de Florence Magnin pour les romans (Folio SF). Les visages sont bizarrement faits, à peine réalistes, et cela en dépit de quelques trouvailles en terme de mise en scène ou d’angle de vue. Contrairement à la couverture, très réussie, l’album est décevant, ô combien, pour les fans de Zelazny. Bref, un graphisme qui plombe un scénario pourtant puissant et une série très porteuse… Dommage !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 08/02/2010 )
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