L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

Grands Anciens (tome 1) - La Baleine blanche
de Jean-Marc Lainé et Bojan Vukic
Soleil 2010 /  13.50 €- 88.43  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-302012684
FORMAT : 24x32 cm

Kraken surprise

Une baleine blanche, qui sillonne les océans, avec, à sa poursuite, un capitaine bourru prénommé Achab… Ce pourrait être Moby Dick, mais il y a dans les mers des légendes plus terrifiantes qui ne demandent qu’à se révéler : c’est le constat que fait un jeune apprenti marin prénommé Ishmaël, lequel écoute les histoires folles d’ un écrivain prénommé Melville. Des histoires terrifiantes, avec une baleine blanche, mais également un kraken, un sous-marin improbable, des hommes devenus fous de terreur, et comme connectés à une réalité plus terrifiante : bref, dans ce petit port de la Nouvelle Angleterre, en 1850, le jeune Ishmaël va découvrir ce que Lovecraft appelait « l’indicible »… et le lecteur de suivre, avec lui, le capitaine Achab dans une quête qui dépasse l’entendement.

Au hasard de cet album, qui fonctionne un peu comme une auberge espagnole du fantastique marin, on croise le Nautilus, Frankenstein ou encore Cthulhu… autant de morceaux de choix de la littérature fantastique, égarés ( ?) ou discrètement placés là en vue d’une réapparition plus fondée : bref, un album qui pose un décor assez intrigant, en empilant les références littéraires. Le challenge, pour le scénariste Jean-Marc Lainé, est alors de faire coïncider dans une même histoire tous ces éléments si divers : cet album est une introduction séduisante, mais il s’agit désormais de tenir le cap. Il en va de même pour le graphisme de Bojan Vukic : un graphisme classique, efficace, mais qui va peut être trop vite pour un premier tome. En optant, d’emblée pour la révélation, assez impressionnante, de Cthulhu, le dessinateur se prive des charmes du suspense et de la révélation progressive du mythe : les recettes Lovecraftiennes ne sont sans doute plus adaptées au lectorat contemporain, qui veut du choc et du rapide… mais il faut regretter que le spectaculaire ait été privilégié aux dépens de l’ambiance. On attend donc la suite avec curiosité.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 08/11/2010 )
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