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Bande dessinéeet Fantastique  

Les Démons d'Alexia (tome 7) - Chair humaine
de Benoît Ers et Dugommier
Dupuis 2011 /  9.45 €- 61.9  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-28001447154
FORMAT : 21x29 cm

Couleurs: Scarlett Smulkowski

La p’tite bête qui mord…

On l’attendait, Alexia, mi sorcière, mi exorciste… On l’attendait depuis deux ans. Après être entré au CRPS (une institution enquêtant sur l’occulte), avoir trouvé son destin d’être double, avoir échappé à l’emprise de sa mère (une sorcière de Salem) et de son père (un esprit épouvantablement macho), et préservé sa relation avec son ange gardien, elle aurait mérité de saines vacances. Mais voilà, au CRPS, on ne se repose jamais : à l’occasion d’un colloque en Grèce, la jeune directrice du CRPS est confrontée à un phénomène, étrange, une île, base militaire, colonisée par des furets… Rien de bien surnaturel semble-t-il, mais une fois sur place, et face à une population de furets aussi intelligente qu’agressive, Alexia est bien obligée de réviser son jugement. Il y aurait bien un peu de possession là-dedans ! Elle a heureusement quelques alliés, en ce monde et dans d’autres… encore faut –il pouvoir communiquer !

Après deux cycles très tendus, où les forces surnaturelles qui gouvernent la destinée d’Alexia s’affrontaient, cet album – one shot – est plutôt une pause : un duel souterrain avec une armée de furets possédés, c’est éprouvant comme un Hitchcock (on se faufile dans des tuyauteries, on explore des églises troglodytes et des cimetières phéniciens : une version « abri anti atomique » du film Cube, une déclinaison du piège, éternel et toujours efficace), mais tout de même plus reposant que de remettre en cause l’équilibre du monde ou bien les plans de Dieu… Une aventure sans doute moins « surnaturelle », et plus thriller, qui voit apparaitre (pas pour longtemps, hélas) un personnage aussi impressionnant qu’attachant, Nikis… Bref, un album qui explore, toujours avec le même talent, un monde à mi chemin du banal et du surnaturel. Le graphisme de Ers – joliment servi par une mise en couleur de Scarlett Smulkowski (on ne parle jamais assez du travail des coloristes, pourtant essentiel dans la définition des ambiances) – est toujours aussi efficace, de même que le scénario de Benoît Dugommier, lequel ne recule jamais devant la réalité (les tensions entre Alexia et Bérénice, les morts de personnages pourtant attachants…). On reste dans cette ambiance X-Files (clairement du côté du surnaturel assumé) qui fait le charme et l’originalité de la série, la qualité en plus. En attendant avec impatience la suite donc…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 15/05/2011 )
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