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Bande dessinéeet Fantastique  

Ralph Azham (tome 2) - La Mort au début du chemin
de Lewis Trondheim
Dupuis 2011 /  11.95 €- 78.27  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-800-15026-0
FORMAT : 21x29 cm

Devenir un héros…

Ralph Azham continue son petit chemin – et le lecteur avec lui – dans un monde médiéval fantastique qui se découvre peu à peu. Ayant défait une horde barbare à la solde de Vom Syrus, le maléfique de l’étape, et quitté son village, Ralph – antihéros nanti de pouvoirs bizarres – est arrivé à Astolia et a intégré à une petite cohorte d’enfants aux pouvoirs étranges, insolites ou farfelus, les élus. L’enjeu est important : il s’agirait de former une armée de magiciens aptes à lutter contre Vom Syrus et ses hordes… Mais Astolia se révèle, en soi, un piège, mortel pour les enfants qui, en une nuit, se transforment en vieillards et meurent… Heureusement, Azham, avec sa curiosité maladive et sa curieuse aptitude à être au mauvais endroit au mauvais moment, pourrait bien faire capoter ce complot forcément diabolique, sauver les enfants, et dans la foulée, découvrir qui est le vrai ennemi des élus… Mais pour cela, il lui faudrait devenir un héros, maîtriser ses propres pouvoirs (et sa langue !), et entamer une bonne psychothérapie – du genre sauvage. Heureusement, et comme tout bon héros, Ralph est nanti de quelques alliés : un magicien en formation et une bestiole – le fylphe – et puis il y a la famille… même au-delà de la mort !

Comme toujours avec Trondheim, les premiers volumes s’enchaînent, avec talent et régularité : on sent bien qu’il travaille à l’enthousiasme et à l’inspiration. Et de l’inspiration il y en a. Ralph Azham est bien une série à la manière Trondheim : un graphisme à la fois candide et dynamique qui ne lésine pas sur les effets ; une ambiance décalée, du fait du contraste entre le décor fantastique et le langage – très contemporain – des héros ; des thèmes profonds dissimulés sous une apparence de fantaisie, d’ironie douce autour du personnage de Ralph Azham - un mélange d’antihéros philosophe et fataliste, et de héros téméraire et prêt au sacrifice… Une recette éprouvé en somme, et toujours cette petite impression de déjà vu : Ralph et son fylphe rappellent inévitablement Herbert de Vaucanson et son berbouche (Donjon). On retrouve donc avec plaisir le fantastique décalé déjà à l’œuvre dans la saga coréalisée avec Sfar, mais dans une version plus sombre, plus intimiste, avec un Trondheim cette fois seul maître à bord. Une série décidément prometteuse.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 19/09/2011 )
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