Bande dessinée
Fantastique de Scotch Arleston et Didier Tarquin
Soleil 2011 / 13.50 €- 88.43 ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-30201-855-6
FORMAT : 23,4x32,3 cm
La boulette…
L’impossible, l’invraisemblable : Lanfeust, le gentil Lanfeust, revenu de l’espace, du temps, le sauveur de Troy, vainqueur de l’affreux Thanos et d’autres méchants, un gentil garçon qui devrait pouvoir jouir d’un repos mérité, ce héros admiré se transforme, en quelques minutes et devant des milliers de spectateurs, en un assassin… et presque un parricide puisqu’il assassine rien moins que Nicolède, son père adoptif, le compagnon de toutes ses aventures. Bien évidemment, il y a anguille sous roche, en l’occurrence, un pouvoir nouveau, capable de manipuler le plus puissant des héros de Troy… Mais ce pouvoir si mystérieux, seul un homme, Ripleh, étudiant à Eckmül, l’a vu à l’œuvre, et le voilà, ainsi que Lanfeust, pourchassé par Zakhol, un chasseur de prime plutôt coriace. Car Lanfeust, assisté par le seul Hébus – qui doute autant qu’un autre – doit fuir pour prouver son innocence, une innocence dont il doit déjà se convaincre lui-même. Heureusement, en l’affaire, il peut bientôt compter sur l’aide de quelques jeunes filles accortes, aussi douées que sensuelles…
Lanfeust, version fugitif ! L’aventure reprend pour ce héros qui s’embêtait un peu, et de la pire des façons : le voilà assassin de son père, banni par les siens, et seul contre tous, affronté à un complot aussi terrible que mystérieux. Les ennuis recommencent, et avec ce récit, Lanfeust Odyssey retrouve le souffle et le sens de l’intrigue des précédents cycles : batailles, complots, courses poursuites et combats épiques, tout y est. Le talent de Tarquin est toujours aussi efficace, et explore de nouveaux horizons (maritimes et orientaux semble-t-il), quant à Arleston, il retrouve toujours avec bonheur ses héros favoris pour les entraîner dans d’improbables soucis. Si l’humour et la fantaisie sont toujours au rendez-vous, avec les clins d’oeils habituels aux années 80 (au rubik’s cube par exemple, ou à la sexualité… car Lanfeust se trouve désormais nanti d’un harem) et l’humour potache, le ton devient également plus sombre, à l’image d’Hébus qui se prend à douter et à retrouver une vraie sauvagerie. Une aventure fantastique très rythmée, et une intrigue efficace qui ouvre enfin le cycle Odyssey et laisse planer sur Troy une nouvelle et bien passionnante menace. À suivre, comme d’habitude.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 20/12/2011 )
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