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Bande dessinéeet Fantastique  

Okko (tome 8) - Le Cycle du Feu 2
de Hub
Delcourt - Terres de légendes 2013 /  14.95 €- 97.92  ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-7560-2437-0

FORMAT : 24x32 cm

Le fou du Daimyo ?

À l’issue du tome 7 de l’excellente série Okko, on avait quitté le rônin et ses compagnons dans une situation plus que douteuse : après avoir tué l’héritier du puissant daimyo Oyatsu la veille de son mariage, Okko et ses compagnons étaient devenus les hommes les plus recherchés de tout l’empire de Pajan… un problème quand on aspire à un certain calme. L’affaire se dénoue avec ce tome 8, et la découverte d’un complot dans le complot… Okko et ses amis n’auraient été que des pions dans une intrigue bien plus complexe, aux intérêts bien plus politiques, et qui vise le daimyo en personne. Et un pion se sacrifie aisément au profit du maître de jeu. Toutefois, Okko ressemble plus au fou et en a le déplacement erratique : loin de fuir et de se terrer en attendant que les chasseurs de prime de l’empire le débusque, le voilà parti en quête de vérité et de justice, à remonter, par une patiente enquête (et quelques menaces bien senties) l’écheveau du complot pour aboutir à la vérité (et recouvrer, accessoirement, son honneur). Mais quel est le poids d’un samouraï sans maître, et déshonoré… ?

Passer du mariage (sanglant) à la fuite éperdue sur fond d’enquête policière, ce n’était pas gagné, mais l’intrigue se tient d’un bout à l’autre, nous découvrant, au passage, quelques aspects inattendus de la magie de l’empire de Pajan, celles des acteurs transformistes et du théâtre. Ambiance policière donc, jusqu’à la confrontation finale, avec un graphisme toujours aussi travaillé, en particulier les ambiances et le décor (on passe d’un jardin enneigé aux coulisses d’un théâtre). Le spectre de la mort plane constamment sur cet album qui alterne le blanc du deuil et l’ombre, et même quelques clins d’œil à un fantastique plus gore (avec cette excellente idée du fantôme de l’époux toujours lié à sa fiancée volage). Bref, des effets théâtraux et dramatiques bien choisis, pour une série qui reste l’une des meilleures déclinaisons du genre, entre médiéval-fantastique et fantasy asiatique. Après ce cycle du feu, qui évoquait les tourments de la passion, on approche du vide et du dernier élément… à suivre avec toujours autant de plaisir.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 08/01/2013 )
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