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Bande dessinéeet Fantastique  

Pest (tome 2) - Les Boîtes noires
de Eric Corbeyran et Amaury Bouillez
Delcourt - Terres de légendes 2013 /  13.95 €- 91.37  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-27560-0332-1
FORMAT : 23x32 cm

Peur sur la ville

Diable ! On l’aura attendu longtemps ce second tome de Pest ! Près de neuf ans après un premier volet alléchant, le duo Corbeyran-Bouillez nous livre donc le dénouement de ce récit fantastique se situant dans un univers joliment steampunk. L’attente en valait-elle le coup ? Assurément oui à la lecture de ces pages.

Rappelons l’histoire: il y a une dizaine d’années, la ville de Spleen City a été frappée par une tempête qui a non seulement causé des dégâts mais a surtout apporté un virus incurable et dévastateur, la « Pest ». Dans une ville cernée par les marais pollués, et qui tente tant bien que mal de survire autant que se reconstruire, on croise le chemin d’un modeste analyste, Abélard Tournemine qui va vite devenir le centre de toutes les attentions. Suite à un concours de circonstances, voilà en effet le jeune homme poursuivi par les autorités qui s’avèrent être tyranniques et violentes. C’est que, par hasard, Abélard a dévoilé une partie d’un horrible complot qui se trame chez les notables de la ville...
A la fin du premier tome, Abélard devenait un héros, celui qui sortait des fosses les malades pour les ramener à l’air libre, loin de la ville. La suite de cette aventure va conduire le jeune homme à faire d’autres découvertes capitales et c’est toute la ville de Spleen City qui va devoir faire face la terrible réalité.

Le scénario de Corbeyran est habile, mouvementé et sympathique. Les thèmes de l’épidémie programmée et du héros malgré lui se fondent à merveille dans cet univers un peu fou. Mais c’est surtout grâce aux dessins de Bouillez que le récit prend de l’ampleur. Le dessinateur, trop rare, continue de nous épater avec son graphisme précis, minutieux qui donne corps à un monde à la fois steampunk et kawaï ! On pense à du Tim Burton dans la gestion de ces personnages rigolos, cartoonesques (petits corps, disproportions flagrantes, goût pour le freaks) et de ces architectures savamment étudiées. Une cité obscure de plus, avec ses ruelles et ses échoppes d’un côté, et ses inquiétants édifices de l’autre. Il y a des machineries bizarres, des tuyaux partout, des poulies et des cerveaux en bocal. On repère aussi quelques références comme ce relooking des fameux médecins de peste avec leur masque à long bec. C’est un plaisir constant de traverser ces pages, de plus joliment mises en couleurs.

Une chouette série qui s’achève donc et qui laisse espérer d’autres réussites. Pour Corbeyran, on ne s’inquiète pas trop vu la productivité du scénariste, mais on espère vraiment revoir des planches de Bouillez avant la prochaine décennie !

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 28/02/2013 )
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