Bande dessinée Fantastique |
Stonehenge (tome 1) - Erin de Eric Corbeyran et Ugo Pinson Soleil 2015 / 14.50 €- 94.98 ffr. / 56 pages ISBN : 978-2-302-04355-8 FORMAT : 23,4x32,3 cm CÅ“ur du monde Ve siècle après Jésus Christ… l’Empire romain vacille, le christianisme s’est imposé, non sans douleurs, mais les anciennes croyances ont la vie dure et Rome fait tout pour lutter contre les hérétiques et les païens, qui ont le choix entre l’épée et la conversion… au mieux. Ainsi, en 439, l’évêque Germain d’Auxerre arrive dans un monastère pour une visite de contrôle… une formalité peut-être, mais pour Ninian, un jeune moine que la culture druidique intéresse et qui a « emprunté » un ouvrage interdit, la visite tourne mal. Arrêté, emprisonné, il risque sa vie. Heureusement, un novice, Erin, lui vient en aide et ensemble, les deux jeunes gens fuient le monastère devenu un piège. L’affaire pourrait être un simple malentendu, mais il semblerait que ni l’un ni l’autre ne soient exactement ce qu’ils prétendent être… et que tous, Germain d’Auxerre compris, soient à la recherche d’un artefact magique puissant, la pierre de Fal, qui n’est décidément pas très… catholique. Mais dans ce territoire en marge, les calculs des uns et des autres, au confluent de la politique, de la religion et de la magie, ne vont-ils pas réveiller des forces plus anciennes que celles de l’Eglise ? La fin de l’Antiquité est une période propice aux contes et légendes : un monde s’éteint, avec sa culture et sa magie, un autre émerge, conquérant… cette période de transition fait un décor parfait pour une intrigue subtile concoctée par Corbeyran (Le Chant des Stryges). Une intrigue qui joue des apparences, des complexités de ce temps et d’un passé encore récent, celui des druides et d’un monde celtique qui résiste à la civilisation romaine et à sa religion. Le seul scénario, bien mené, suffirait à conseiller ce triptyque, mais ce serait manquer l’autre grand atout de l’album, son graphisme. Avec ce premier album, Ugo Pinson fait une belle entrée dans la bande dessinée : chaque page, chaque case, est un tableau, pensé et peint, qui donne à l’ensemble une vraie identité. Chaque scène a été travaillée sur le mode réaliste, avec un sens du détail qui éclaire un bon travail préparatoire. Ce Ve siècle sonne vrai, dans ses personnages comme dans ses décors, et surtout, il révèle un jeune dessinateur dont il faut attendre beaucoup. A suivre avec impatience. Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 17/01/2015 ) |
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