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Bande dessinéeet Fantastique  

Okko (tome 9) - Le Cycle du Vide 2
de Hub
Delcourt 2015 /  14.95 €- 97.92  ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-7560-4131-5
FORMAT : 23x32 cm

And the loser is…

Retour à l’empire de Pajan, cet empire aux allures de Japon médiéval. Et l’on retrouve Okko, le rônin, ou du moins son fantôme, celui d’un jeune samouraï parti en quête de la vérité sur ses origines, autrement dit sur sa mère mystérieusement disparue. Un jeune homme qui, dans le premier tome de ce diptyque, n’entrainait pas la sympathie. Le jeune Okko était un garçon difficile, il est devenu un adolescent dur, hanté par un cauchemar récurrent, celui de son père, ensanglanté et l’appelant à retrouver sa mère... une injonction à laquelle il semble difficile d’échapper. Mais la voie qui mène à la vérité suit le fil d’un sabre : elle est rythmée par les combats, les défis, des rencontres aussi. Celle de l’infortunée Naoki, et celle du moine Noshin, premier compagnon du rônin. En parallèle, on découvre donc également l’histoire du moine Noshin, qui, dans l’ivresse, accède au monde des kamis, des esprits. Bientôt, les deux hommes traversent le pays en quête de monstres à terrasser… mais les monstres les plus inquiétants sont parfois ceux qui sont tapis dans les âmes des hommes.

Avec ce second tome du cycle du vide, c’est une page qui se tourne, celle des aventures d’Okko : la série, en dix tomes, aura exploré un univers à la fois japonisant et fantasy, un univers où la magie et les créatures fantastiques sont omniprésentes, où la vie vaut peu, où le sabre domine et encadre les existences, et où seule sa maîtrise vous assure une certaine liberté, bien cher payée. Une conclusion donc, mais à la hauteur de l’ensemble, une préquelle qui invite à relire, avec un regard autre, les diptyques précédents, afin de goûter tout le sel des ultimes révélations sur le destin d’Okko et de Noburo, le démon guerrier, dont on découvre au passage l’histoire et la nature du lien qui le lie à Okko. Un bilan s’impose donc, celui d’un récit parfaitement maîtrisé de bout en bout, et qui, plaisir supplémentaire, trouve sa cohérence dans cet épisode final qui éclaire l’ensemble. Tel un moderne Héraclès entreprenant ses travaux, Okko n’en finit pas d’expier sa part d’ombre, sans toutefois y parvenir réellement (et jusqu’à lui céder finalement). Hub fait encore une fois la démonstration d’un vrai beau talent d’auteur, mettant en scène un monde qui oscille entre fantasy, terreur et gothique, et si l’on doit regretter la fin d’un cycle (mais la vraie prouesse est de savoir clore une histoire sans longueurs ni pirouettes), on ne peut qu’apprécier la longue marche en compagnie d’Okko et des siens. Un cycle d’une qualité rare, pour les amateurs de fantasy et d’histoires de fantômes japonais, qui n’ont pas peur d’un héros sombre, et d’un monde âpre.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 12/12/2015 )
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