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Bande dessinéeet Fantastique  

Ralph Azham (tome 12) - Lâcher prise
de Lewis Trondheim
Dupuis 2019 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 9791034736874
FORMAT : 30x21,8 cm

Ligne de fuite

Il faut savoir « lâcher prise »… quand on est un héros comme quand on est un
auteur. Lâcher prise, c’est, dans le cas de Ralph Azham, abandonner
les tracas du pouvoir à qui s’en soucie. Car le pouvoir, du moins dans le
royaume d’Astolia, n’apporte pas que du bonheur : la mort de son père, la
rupture avec sa famille ainsi qu’avec sa petite amie, le départ de son ami
et complice Yassou du fait d’un désaccord religieux… Ralph en a soupé, du
pouvoir, et veut redevenir ce gars simple (aux cheveux bleus, doté d’un
pouvoir singulier, équipé d’artefacts surpuissants, et considéré comme
l’Elu…) venu d’un coin de campagne. Mais l’anonymat a un prix, gigantesque.
Et pour obtenir enfin la tranquillité, Ralph, qui a commencé à déléguer la
justice (directe, expéditive, complète) à quelques bleuis motivés, va devoir
régler définitivement le problème du roi – ce métamorphe immortel du nom de
Malek, nanti lui aussi d’objets au pouvoir phénoménal. Autrement dit, le
temps de la bagarre et du boss de fin de niveau est venu. Certes, Ralph peut
compter sur sa nouvelle conquête, Tilda Poons, ainsi que sur quelques
alliés… mais tout de même, comment vaincre un immortel, bien équipé en
objets magiques, détenteur de l’autorité et décidé à se débarrasser de cet
Elu trop remuant ?

Lâcher prise, c’est aussi, pour l’auteur, Lewis Trondheim, le moment de
conclure sa série, abandonner Astolia, et mettre un terme aux aventures de
Ralph Azham… ce qui n’est pas rien. Après 12 tomes, un décor riche, un
personnage travaillé en profondeur et dans toutes ses ambiguïtés, l’étape
finale est à la fois attendue et un peu crainte. Avec Ralph Azham, on avait
de la fantasy un peu philosophique, portée par quelques grandes questions
(le pouvoir et ses responsabilités, la justice, la question des religions
d’Etat, etc.), autant de thèmes longuement travaillés. Mais surtout, il y
avait ce monde à explorer, ces histoires croisées au passage du héros, et à
développer. Si l’on peut se féliciter que Trondheim ose conclure, on peut
également regretter que le monde d’Astolia se ferme ici. Mais les amateurs
de cycles peuvent être satisfaits, Ralph Azham est désormais un objet achevé
et joliment achevé. Maintenant, il faut reprendre le chantier Donjon
et ce sera parfait…

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 16/09/2019 )
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