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Bande dessinéeet Fantastique  

Donjon Zénith (tome 7) - Hors des remparts
de Joann Sfar , Lewis Trondheim et Boulet
Delcourt 2020 /  11.95 €- 78.27  ffr. / 48 pages
ISBN : 9782413016885
FORMAT : 22,6x29,8 cm

Même pas mort

Le festival de bande dessinée d’Angoulême 2019 avait été marqué par deux bonne nouvelles : la consécration d’Emil Ferris et l’annonce par Sfar et Trondheim du retour de leur série phare et denotre saga fétiche, Donjon. La série s’était brutalement stoppée il y a six ans sur une fausse fin en deux tomes qui, si elle n’était pas ratée, restait franchement frustrante, surtout après toutes les attentes, les intrigues en suspend et touts ces personnages auxquels on s’était farouchement attachés…

Un an après cette annonce angoumoisine voilà donc les deux nouveaux albums, les premiers tomes d’une nouvelle salve puisque trois autres sont déjà prévus pour cette année.

Boulet retourne à sa planche à dessins pour reprendre, comme si de rien n’était 13 ans (13 ans !) après, l’histoire où lui et ses scénaristes l’avait laissée. Donjon Zénith tome 7 donc où l’on retrouve le Gardien, Herbert et Marvin toujours chassés de leur donjon mais bien décidés à le reprendre. Le Gardien a un plan : il suffit de récupérer un artefact magique pour rendre tous les résidents actuels de la citadelle immobiles afin de mieux les mettre ensuite à la porte. Marvin Herbert et Isis se chargent de cette mission mais il est vrai que le dragon orange a toujours le cœur chaviré, la tête un peu ailleurs et les yeux tournés vers Cochonville et la shamane Pirzuine.

La suite du récit efficace et dynamique est du Donjon dans tout ce qu’il y’a de meilleur : des péripéties un peu folles, des répliques cultes, de la magie et des monstres. Le voyage a du bon, le fait de s’éloigner du Donjon, et même de Vaucanson pour des contrées nouvelles (même si l’on reste en terrain connu), redonne du souffle à ces aventures et permettent aux auteurs d’inventer de belles contrées comme cet insondable tourbillon et son immense bibliothèque. Le tout sur un ton qui oscille aussi dangereusement qu’élégamment entre gravité et graveleux. C’est comme si au final ces quelques années n’avaient pas eu lieu, juste une petite pause puisque l’on revient dans cet univers comme on l’avait laissé, avec cette petite émotion en plus. Boulet fait du bel ouvrage d’autant qu’il se charge cette fois du dessin et des couleurs ce qui nous donne à voir son joli travail sur les teintes et des lumières toujours sensible et délicat.

Ces retrouvailles sonnent donc comme un retour en fanfare, pour paraphraser le titre d’un opus précédent, et n’augure que du bon pour la suite. On a déjà hâte, et entre deux albums à venir on va se permettre de relire quelques albums précédents, juste histoire de prolonger encore notre plaisir.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 07/01/2020 )
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