L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

La Maison Winchester
de Max Cabanes et Marie-Charlotte Delmas
Glénat - La Loge noire 2004 /  12 €- 78.6  ffr. / 56 pages
ISBN : 2723434206
FORMAT : 24 x 33 cm

Incroyable mais vrai (ou presque !)

C’est une histoire étonnante et pourtant tout à fait authentique. Sarah Winchester est la femme de William Winchester, qui prend en 1866 la succession de son père à la tête de la Winchester Repeating Arms Company, le fabricant de la fameuse carabine à répétition. Cette année-là, la petite fille du couple, âgée d’un mois, meurt. Quinze ans plus tard, à 43 ans, William laisse une veuve profondément éprouvée, désorientée. Sarah Winchester s’adresse alors à un médium pour tenter de rentrer en communication avec ses chers disparus. Elle se persuade peu à peu que les esprits des milliers de victimes des tirs de Winchester, lors de la conquête de l’Ouest américain, font peser une malédiction sur sa famille. En 1884, son médium lui révèle qu’elle peut se libérer de ce sort en construisant une maison, sur la côte Ouest, selon la volonté des esprits. Sarah Winchester quitte alors le Connecticut et rachète une maison d’une dizaine de pièces à San Jose, en Californie.

Pendant 38 ans, jusqu’à sa mort, elle fera agrandir la maison, qui atteindra finalement 160 pièces ! Guidée par les esprits qui lui donnent leurs « instructions » chaque nuit, Sarah Winchester emploie des dizaines d’ouvriers pendant des années. Elle consacre plus de 5 millions de dollars à ce chantier permanent. Les bizarreries de la maison (escalier menant au plafond, porte ouvrant sur un mur…) n’ont d’égale que le raffinement des matériaux utilisés par Sarah Winchester pour l’édification de cette extraordinaire bâtisse… Aujourd’hui, la «Winchester House» est une attraction touristique de San Jose.

Cette histoire vraie est le point de départ du scénario de Marie-Charlotte Delmas (Les Miroirs du temps, Glénat, coll. Loge noire). Deux jeunes gens, Guillaume et Pascale, visitent la Maison Winchester au milieu d’un groupe de touristes. Ils remarquent un vieil Apache au comportement étrange parmi eux. D’abord sceptique et amusée par l’incroyable histoire de la maison, Pascale commence à avoir des visions. L’Apache, lui, semble s’intéresser de près à la jeune fille…

Vous l’aurez compris, La Maison Winchester est une histoire de possession. Le vieil Apache est à la recherche active d’un esprit néfaste (avec un très moderne détecteur de fantômes !), tandis que la jeune femme va accueillir malgré elle feue (si l’on peut dire !) Sarah Winchester. Le récit alterne entre scènes du présent et scènes du passé, plus ou moins oniriques. Le style du dessin du talentueux Max Cabanes s’adapte selon les ambiances, et donne une vraie puissance aux scènes les plus ésotériques. A noter la parfaite fidélité des représentations de la Maison Winchester, et l’exactitude des informations historiques qui sont données tout au long de l’album (au détail près que Sarah n’est pas morte en 1920, comme le dit le guide à la page 6, mais en 1922). Un bon cru, en un seul volume, pour la collection Loge noire.

Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 28/02/2004 )
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