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Bande dessinéeet Fantastique  

La Geste des chevaliers dragons (tome 3) - Le pays de non-vie
de Ange et Sylvain Guinebaud
Soleil 2004 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 2845657943
FORMAT : 23 x 32 cm

Que sont les dragons devenus ?

Le monde des chevaliers dragons n’a rien de simple pour ses habitants : tout d’abord parce que les dragons, en soi, sont des bestioles peu amènes et plutôt dures à vaincre (mais tout est possible avec une bonne lame), ensuite parce qu’ils sont liés à l’un des trésors les plus recherchés, le veill, à l’origine de mutations particulières pour ceux – chasseurs ou simples passants qui vivent dans ses parages. Un monde étrange, dangereux, où l’humanité n’est quasiment qu’une proie pour les divers prédateurs et autres dangers qui guettent. Et dans ce monde sans justice, l’ordre, la loi et le courage sont incarnés par les chevaliers dragons qui, armés d’immenses épées, défient les gros lézards en question pour empêcher le veill de se répandre. Et quand le chevalier succombe, un ordre magique, les «sœurs de la vengeance» se charge de rayer le monstre de la carte, ainsi que – c’est un remède de dragon - toute vie dans les alentours. Cet album s’insère donc dans la geste des chevaliers dragons, mais il est consacré à Haïrin, un chasseur de veill, et à sa famille, sur la piste d’un gisement très riche, au risque des mutations et de la folie. Cheminant avec Haïrin et les siens, le lecteur découvre dans cet album le pays de non-vie, une terre ravagée, rouge, aride, mais fertile en veill.

Avec ce nouvel opus d’une série déjà bien rodée, on retrouve la plume fertile d’Ange (un monstre à deux têtes : Anne et Gérard !) qui s’est déjà largement illustré dans l’heroic fantasy, tant dans la bande dessinée (Kookaburra universe, Paradis perdu, Le collège invisible…) que dans le jeu de rôle (les fans du genre se souviennent de Bloodlust et de ses lames intelligentes, ainsi que de quelques scénarios d’In nomine Satanis). C’est dire si l’Ange en question sait tout de même faire la bête et a l’habitude des intrigues bien montées, des scénarios efficaces, et des univers à la fois cohérents et surprenants : la geste des chevaliers dragons répond pleinement à cette attente et constitue une fort bonne série du genre.

Un autre plaisir de cette série est qu’elle est l’œuvre de plusieurs dessinateurs, ce qui ajoute à la richesse d’un univers complexe. Ce troisième album nous permet de découvrir un jeune dessinateur, Sylvain Guinebaud, au talent indiscutable : les fans de Frank Frazetta (référence explicite du jeune dessinateur) sont en terrain de connaissance. En effet, le graphisme, soigné, efficace, audacieux, assez «comics», s’insère parfaitement dans l’univers créé par Ange : en particulier, les dragons de Guinebaud dégagent une impression de puissance tout à fait prometteuse pour la suite. Enfin, les amateurs de la série apprécieront le cahier final, où le dessinateur a laissé quelques esquisses, tandis que son successeur, Christian Paty, présente en avant-première, sa propre vision du monde des dragons (à paraître en 2005).

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 19/01/2005 )
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