Bande dessinée
Fantastique de Jean-David Morvan et Pedro Colombo
Dargaud 2005 / 9.80 €- 64.19 ffr. / 48 pages
ISBN : 28712974019.80
FORMAT : 23 x 30 cm
Les Trois Fantastiques ?
Tout commence avec Garance, petite fille partie en vacance avec ses parents… mais qui change de parents à la fin des vacances. Garance a la capacité bizarre de s’installer dans les souvenirs des gens, passant ainsi pour une ancienne copine, une cousine proche, une collègue discrète voire une enfant. Elle pourrait ainsi passer inaperçue du monde en vivant à ses crochets, mais elle attire pourtant l’attention d’un homme étrange, sans apparence véritable, sans identité fixe, un ange déchu qui se souvient des cieux, et qui s’est donné une mission, celle de démasquer un serial-killer d’un genre particulier. En effet, une série de crimes étranges défraie la chronique, étranges car la victime est toujours la même personne, à un âge différent. Pour traquer l’assassin aux milliers de clones, Garance dispose de quelques alliés tout aussi particuliers qu’elle : Dominique, qui possède deux corps (l’un masculin, l’autre féminin) pour une seule âme, et Hugo télépathe doué. A criminel hors du commun, détectives extraordinaires ?
Beau scénario, belle intrigue dans le genre « 7 Mercenaires », du JD Morvan comme on l’aime, celui de Sillage : le premier tome est centré sur la personnalité de Garance (à la fois sympathique et irritante, pas anti-héroïne, mais pas loin quand même), sur ses pouvoirs, ses errances, son vague à l’âme et son arrivée dans la communauté un peu bizarre organisée par l’ange mystérieux. Les premières pages évoquant l’enfance erratique de Garance sont parfaitement trouvées et plantent parfaitement le décor de cette histoire de super-pouvoirs à la française. On sent bien que l’action n’est pas le seul motif de l’histoire, et qu’il s’agit également de mettre en scène des gens différents, confrontés à eux-mêmes, à leurs semblables autant qu’à la société. Quant au graphisme de Pedro Colombo, il doit encore s’affiner, s’affirmer (Garance a toujours l’air de faire la tête… un sourire de temps en temps SVP !). Si l’on fait abstraction de la couverture, plutôt ratée et qui dessert l’album, l’ensemble est toutefois vif, rythmé, efficace et Colombo a vraiment le sens de la mise en scène cinématographique. A mi-chemin entre le comics et le polar, avec un ton original qui séduira les amateurs de fantastique urbain à la française, un premier album qui a un goût de reviens-y ! A suivre.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 09/10/2005 )
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