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Bande dessinéeet Fantastique  

La Danse du temps (tome 1) - Le baiser du serpent
de Igor Baranko
Les Humanoïdes associés 2005 /  12.60 €- 82.53  ffr. / 48 pages
ISBN : 273161644X
FORMAT : 24 x 32 cm

L’autre Amérique

A l’heure où l’on célèbre encore Christophe Colomb et sa découverte, et où les États-Unis dominent le monde d’une certaine manière (lui imprimant une marque forte en tous les cas), il y aurait une certaine ironie à imaginer un monde sans Washington, sans Hollywood, sans cow-boys ni hamburgers… Avec Le baiser du serpent, premier tome d’une nouvelle série intitulée La Danse du temps, Igor Baranko se lance dans la reconstruction de l’histoire américaine, sur les traces d’un Indien amoureux, qui joue aux apprentis sorciers avec le temps qui passe et le cours de l’histoire. Du Far West temporel en quelque sorte !

Quatre vents, un guerrier lakota, enlève une jeune pawnee, fille d’un chef de tribu. Tristement, c’est au moment où il la tue – bien malgré lui – qu’il comprend qu’il est tombé amoureux d’elle… et comme le monde de Quatre vents connaît encore les secrets de la magie, le jeune guerrier se rend chez les Paiutes, des sorciers maîtres du temps. Il s’agit de revenir en arrière, d’empêcher le meurtre. Mais toucher aux mystères du temps peut être plus dangereux : on peut ouvrir la porte à des dangers plus grands, ou des envahisseurs étranges venus par la mer, dotés d’armes bizarres et terrifiantes. Peut-on finalement échapper aux cow-boys ?

Une uchronie en bande dessinée : l’exercice est original et, disons-le d’emblée, assez réussi. Du reste, Baranko ne se contente pas de dessiner un Far West sans cow-boys… il le réinvente, il y a joute une touche de folie, de surnaturel que les amateurs de l’Empereur océan – première série de l’auteur - reconnaîtront, une touche « jodorowskyenne » pourrait-on dire en matière d’hommage. Les visages sont étranges, quasi extraterrestres, fins et effilés comme des lames, les yeux en amande… l’univers de Quatre vents est étrange, à la fois familier comme un bon Western indien (décors, costumes…), et original (les paiutes, la magie…). Dans ce premier album, le décor est planté, avec un Quatre vents plutôt énervant, chien fou, pas antihéros, mais pas sympathique non plus. Et le lecteur de découvrir peu à peu, en même temps que lui, les arcanes de cette Amérique alternative. Et forcément, on a envie d’en savoir plus, de savoir ce qu’il peut advenir de ce continent encore inexploré, mais aussi des conséquences d’une magie qui bouscule le temps. Il faudra attendre, visages pâles, il faudra attendre !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 22/10/2005 )
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