Bande dessinée
Fantastique de Richard Nolane et François Miville-Deschênes
Les Humanoïdes associés 2005 / 12.60 €- 82.53 ffr. / 56 pages
ISBN : 2-7316-1671-7
FORMAT : 24,0cm x 32,5cm
Trollerie et celtitude
Nous sommes en l’an Mil, l’Europe se couvre «d’un blanc manteau d’églises» et le christianisme s’impose peu à peu dans les populations, repoussant le paganisme, la magie, les sorcières… Mais dans ce Moyen-Âge alternatif, on trouve encore des trolls dans le Nord de l’Europe et des krakens en mer du Nord. Plus grave : l’humanité est discrètement envahie par des créatures technologiquement supérieures, les Sylphes, qui s’infiltrent jusque dans les hautes sphères des Etats. Face à cette guerre silencieuse, deux hommes, missionnés par la papauté, se dressent : Raedwald le saxon et Arnulf le viking. Chargés de trouver des preuves de l’invasion, nos deux héros sillonnent les terres vikings aux trousses de Thanner, un sylphe égaré, bientôt fait prisonnier par des sectateurs d’Odin, adeptes de sacrifices humains. Et de chasseurs, les deux hommes sont contraints de se muer en sauveteurs… et même détectives, entraînés malgré eux dans une querelle dynastique viking. Les voies du seigneur sont décidément impénétrables.
Voilà trois albums que Raedwald et Arnulf entraînent leurs lecteurs sur les routes d’une Europe encore barbare. Avec ce nouvel opus nordique, on quitte la civilisation (du moins supposée telle) pour découvrir des terres réellement sauvages peuplées de trolls et de vikings comme on les aime. Et comme d‘habitude pour une série déjà bien rôdée, le scénario de Richard Nolane est parfaitement huilé (même si l’on se passerait des orgies vikings, qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe), d’assauts surnaturels en bagarres de tavernes, de naufrages en assassinats : les événements s’enchaînent jusqu’au dénouement final, à un rythme éreintant (au moins pour les héros).
Le graphisme de François Miville-Deschênes, toujours très classique et réaliste, colle bien à l’ambiance fantastique et historique de la série : des femmes séduisantes, des barbares musclés et chevelus, des villages de bois, des montagnes austères et des paysages rudes… Au final, voilà un récit fantastique qui, sans être particulièrement innovant sur la forme ou le fond, remplit parfaitement sa mission première : nous détendre… Pourquoi se priver ?
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 11/01/2006 )
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