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Bande dessinéeet Fantastique  

La Chute du Dragon Noir (tome 1) - Nadir
de Goran Josic et Miroslav Dragan
 12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-84789-642-2
FORMAT : 23 x 33 cm

Kriff à crocs

Envoyée en mission politique dans le royaume voisin, la princesse Dravina tombe dans un guet-apens et est enlevée par les sombres habitants de Hierophinis. Kriff, le héros de l’empire se porte volontaire pour secourir la princesse et lève une armée pour l’aider dans sa quête. Mais les choses tournent mal et la princesse est tuée. Ayant failli dans sa mission, Kriff est répudié par l’empereur. Ses enfants et son épouse lui sont enlevés et il doit quitter la ville, seul et déshonoré.

La Chute du Dragon Noir raconte donc le parcours de ce guerrier autrefois adulé et légendaire, et mis aujourd’hui plus bas que terre. Il va désormais lui falloir user de sa force et de sa détermination pour pouvoir réintégrer son rang, retrouver son honneur et prouver à tous qu’il reste toujours le meilleur.

Barbares musclés, princesse emprisonnée, sorcellerie et dragons… il n’y a pas trop à se poser de questions : c’est de l’heroic fantasy pure et dure, les influences n’allant pas réellement plus loin que Conan ou Slaine. Les amateurs apprécieront, les autres resteront sans doute quelque peu sur leur faim d’autant que ce premier épisode met du temps avant de réellement commencer. La dernière partie, la déchéance progressive du héros, reste toutefois plus intéressante et bien menée. Humilié, banni de son pays et bafoué, on suit le déclin de l’ancien guerrier à travers des contrées dures et violentes où la sorcellerie est partout présente. Seul contre tous, voilà le barbare devenu mendiant, chassant les bêtes sauvages à mains nues, et dormant dans quelques grottes de fortune.

Au dessin, Goran Josic dont on avait déjà pu remarquer le talent dans Des rivières sous les ponts travaille cette fois dans un univers complètement différent, sombre et rude, où l’énergique trait de crayon est perdu au milieu d’un épais nuage de couleurs tourmentées; les teintes ocres et brunes étant soudainement éclairées par des taches de rouge sang. Si l’on peut regretter parfois quelques flous et imprécisions empêchant une parfaite lisibilité des vignettes – notamment pour les visages des protagonistes – le dessin reste tout de même parfaitement évocateur et efficace. Dans le même esprit, on pense, en moins percutant tout de même, à Simon Bisley ou Frank Frazetta dont le sfumato typique ambiant se retrouve parfois dans ces planches.

À réserver en priorité aux amateurs du genre donc ; ils trouveront dans cet album d’une belle qualité formelle un nouveau héros susceptible de suivre la piste des plus grands.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 04/09/2006 )
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