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Bande dessinéeet Fantastique  

Okko (tome 3) - Le Cycle de la Terre
de Hub
Delcourt - Terres de légendes 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 9782756003207
FORMAT : 24x32 cm

L’armée déterrée

Amateurs de fantasy orientale et d’aventures médiévales-fantastiques à la sauce nippone, réjouissez vous : Okko est de retour dans un nouveau cycle. Le rônin (samouraï sans maître) arpente inlassablement l’empire de Pajan, toujours aussi bien entouré : Noshin un moine qui parle aux kamis (les esprits locaux), Noburo un géant au masque de démon (et hargneux avec ça), et Tikku un ancien pécheur devenu serviteur… Une sacrée équipe pour traverser des terres hantées par la magie, la guerre et divers monstres. Après un cycle de l’eau qui révélait à la fois un style original et un héros prometteur (dans le genre taciturne efficace), Hub se lance dans un nouveau cycle, celui de la terre, tout aussi prometteur au vu de ce premier tome. Cette fois-ci, l’action se passe en montagne : nos héros, en quête d’informations sur un ordre de moines sorciers étranges et malfaisants au blason de corbeau, se lancent dans une randonnée cauchemardesque à travers les montagnes enneigées, visitant divers monastères, croisant lamas et moines aux connaissances parfois nébuleuses, avant de se heurter finalement aux-dits magiciens, qui s’avèrent notamment être des nécromanciens. Fans de zombis, réjouissez vous ! Entre temps, le groupe aura fait la connaissance de Setzuka, guerrière légendaire et manchote, dont l’aide sera la bienvenue… Plus on est de fous…

Avec Okko, l’exotisme est à l’honneur : déjà dans le scénario, où Hub fait la démonstration d’une réelle familiarité avec les contes et légendes asiatiques (notamment dans l’usage d’un lexique oriental). Le héros lui-même semble tout droit sorti des classiques du genre (La Pierre et le Sabre, La Parfaite Lumière… de Eiji Yoshikawa, un must pour les amateurs), jusque dans le graphisme qui alterne un certains fouillis – en particulier dans les combats – et le goût pour les grands espaces, un peu comme les estampes japonaises décrivant des samouraïs. Peut-être aussi une inspiration cinématographique (la charge des morts-vivants fait un peu penser à des scènes du Seigneur des Anneaux) bienvenue, même si le format mériterait plus de scènes en pleine page. Les décors, l’attention portée aux costumes (en particulier les armures) révèlent en tous les cas les recherches et la précision du dessinateur, sensible aux détails. Le travail des couleurs, l’usage de la monochromie pour figurer une ambiance, tout cela renforce ce sentiment d’une série désormais bien installée dans un univers original, qui cache encore bien des mystères, tout comme Okko lui-même. À quand des révélations sur son compte ? Un second cycle à la hauteur du premier, qui ouvre bien des portes, et forcément à suivre.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 30/01/2007 )
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