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Bande dessinéeet Fantastique  

Post Mortem Pacific (tome 1) - Epidémie
de Emmanuel Nhieu
Soleil 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2849468593
FORMAT : 23x32 cm

Cow-boys et zombies

L’Amérique en 1865: la guerre de Sécession est à peine achevée, la Fédération est en pleine Reconstruction et quelques grands généraux du Sud sont encore dans la nature, ourdissant de vagues complots… C’est le temps des mystères de l’Ouest…Mais (car il y a forcément un mais) dans le monde de Jim Polter et Franck Geist, l’Histoire n’a pas suivi un cours aussi simple, elle a même carrément viré steampunk. En route pour la nouvelle frontière…

Car cette Amérique là connaît une épidémie d’un nouveau genre, celui que les amateurs apprécient : une bonne vieille contagion de zombies. Et l’épicentre se trouve, comme par hasard, à St Lucile, charmante bourgade où nos deux héros, Jim Polter et Franck Geist, ont rendez vous avec le colonel Hetfield, rescapé des armées du général Lee, pour qui ils convoient un tas d’or. La situation promet d’être confuse : heureusement, dans ce Far West à la sauce occulte, les deux héros sont également des shamans, disposant de quelques pouvoirs efficaces pour arranger les situations difficiles (et l’on peut dire qu’être coincé dans un fourgon blindé avec un zombie pas commode relève de ce genre de qualificatif). Ambiance Mystères de l’Ouest donc, avec deux héros aussi filous que James et Artemus, les pouvoirs shamaniques en plus.

C’est une série sympathique qui démarre, comme un mélange un peu délirant d’univers variés (le grand Ouest et ses diverses déclinaisons ciné – Maverick, Wild Wild West – et télé, les films de zombies un peu gore, le jeu de rôles avec le regretté Deadlands, voire même la série du Pistolero de Stephen King), un brassage efficace en tous les cas. Au pinceau comme au crayon, Frédéric Nhieu amène tranquillement les éléments dans le décor : on voit l’épidémie se répandre doucement dans les grandes villes, tandis que le très étrange colonel Hetfield promène avec lui ce qui ressemble bien à une arme nouvelle (le « kid ») et probablement bien délirante, la magie des deux héros (sous forme de figure animale et astrale) est bien rendue. Mention spéciale pour le bordel à roulette des Girls in rodeo, véritable miroir aux alouettes dont il faut espérer beaucoup. Le tout avec un graphisme très efficace et bien maîtrisé, un peu manga sur les bords et qui va s’affirmer avec le temps. Rien de trop gore là-dedans (la série est tout à fait lisible par tous), mais un bon fond de fantastique steampunk qui ne demande qu’un public. À suivre !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 17/07/2007 )
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