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Bande dessinéeet Fantastique  

Les Naufragés d’Ythaq (tome 4) - L’Ombre de Khengis
de Scotch Arleston et Adrien Floch
Soleil 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 52 pages
ISBN : 978-2849468494
FORMAT : 23x32 cm

Lost ?

Un appareil, transportant des voyageurs, s’écrase, dans un lieu inconnu, non répertorié : séparés, les survivants doivent braver des dangers mystérieux et une nature hostile pour s’en sortir… Lost ? Mieux que ça : la version spatiale et heroic fantasy, avec peuples étranges, complot interplanétaire, sociétés barbares et pouvoirs étranges. L’histoire avait démarré par un crash, celui du paquebot spatial de luxe « Brume de la comète » sur une planète inconnue, Ythaq… Le vaisseau ayant été coupé en plusieurs morceaux, Granite, une jeune lieutenant, Narvath, un technicien et Callista, une voyageuse mal embouchée se retrouvent séparés de leurs compatriotes, obligés de traverser une planète pour les rallier… et c’est là que tout s’est compliqué. La planète Ythaq recèle bien des secrets, déjà révélés dans les trois tomes précédents : avec ce nouvel épisode, les aventures des trois héros semblent toutefois franchir un cap… En effet, les retrouvailles sont proches entre les naufragés. Mais (car il y a toujours un « mais ») entre-temps, les survivants du Brume de la comète ont eux-mêmes appris à faire connaissance avec la faune locale, et notamment Khengis, version fantasy et dragonesque d’un Gengis khan au mieux de sa forme, et bien décidé à faire main basse sur le vaisseau et ses trésors. Et pour Granite, Callista et Narvath, il s’agit désormais de se faufiler dans ce piège.

Christophe Arleston, c’est une valeur sûre de la bande dessinée d’heroic fantasy : le papa de Lanfeust est un scénariste roué qui sait y faire, en matière d’intrigues haletantes, de rebondissements et de retournements de situation… Avec Les Naufragés d’Ythaq, il livre de nouveau un scénario taillé au cordeau, dans un monde très cohérent où les références, multiples, agencées de manière originale, coulent de source. La recette est efficace : le mélange entre univers SF (celui du vaisseau) et fantasy (Ythaq) fonctionne comme un bon crossover. La technologie des uns devient la magie des autres, et inversement, les voyageurs (Granite en tous les cas) sont peu à peu contaminés par la magie ambiante : Ythaq réveille les capacités des uns et des autres… mais tout cela est-il bien accidentel ? On a l’impression d’assister, d’une autre manière, aux prémices de Troy. Certes, le style est plus sobre, l’humour plus discret que dans les aventures de Lanfeust : la série est résolument tournée vers l’aventure et l’exploration, avec quelques grands mystères à éclaircir, des méchants hauts en couleur et un monde bizarre à découvrir. Et la mise en scène est à l’aune du scénario, solide : Adrien Floch s’est approprié la planète Ythaq, lui a donné un style « troyen », c’est-à-dire des paysages, des ambiances, des trouvailles, du détail qui tue. Tout cela avec un trait fluide et efficace, en particulier dans les séquences d’action, et parallèlement très léger, assez proche de celui de Tarquin. Résumons en disant qu’Arleston sait choisir ses complices et qu’une fois encore, ça n’est que du plaisir à lire et à regarder. On part pour une saison supplémentaire ?

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 24/07/2007 )
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