L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

Hauteville House (tome 4) - Atlanta
de Fred Duval , Christophe Quet et Thierry Gioux
Delcourt - Conquistador 2007 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 56 pages
ISBN : 978-2-7560-0492-1
FORMAT : 24x32 cm

Wild wild wild west…

« Du sang, de la sueur… et de l’huile de vidange »… 1864, Atlanta : la guerre entre les Etats confédérés du Sud, et le Nord fait rage, avec, en invité mystère, le puissant Empire français de Napoléon III… Nous sommes à l’ère de la vapeur et le monde fonctionne désormais comme une machine : sur le champ de bataille, les chars, les canons mobiles, les dirigeables de combat et autres dreadnought s’affrontent. Bienvenue dans l’univers de la steampunk triomphante. Mais voilà, dans cette ère victorienne, sans voile mais avec vapeur, la magie précolombienne va faire un retour étonnant, sous la forme d’une arme de destruction suffisamment massive pour inquiéter les derniers défenseurs de la liberté. Et derrière cette arme nouvelle, on croise les desseins menaçants de la France impériale… Pendant ce temps, les envoyés d’Hauteville House (seule instance de résistance au pouvoir de Napoléon III) se débattent avec leurs soucis : Eglantine a infiltré les Sudistes et leurs secrets, tandis que Zelda, Gavroche et Georges sont prisonniers du général sudiste Hood (version BD du cyborg : plus de métal que d’os)…on peut dire que cette histoire commence mal, mais ce serait méconnaître les talents des uns et des autres que de désespérer… Évasion, espionnage, complot, bagarre : en route pour la bataille finale.

Fin de cycle à Hauteville House : après avoir décliné les 4 éléments, la série s’achève logiquement dans le nouveau monde, et dans une immense bataille, où la folie technologique affronte le retour de la magie maya. Le fracas des batailles dans les plaines du Far West après les manœuvres souterraines des services secrets : on peut dire que Fred Duval (Carmen Mc Callum) conclut parfaitement ce premier cycle, non sans humour (la fin – et l’origine de la zone 51 – est bien trouvée), dans un esprit un peu wild wild west qui fait tout le charme de la série. C’est du grandiose et du magistral, jusque dans le bombardement d’Atlanta par les dirigeables (mais pourquoi ne pas se faire plaisir avec quelques grandes pages ?). Une bataille, rien que ça, avec – grain de sable dans la mécanique sudiste et impériale – les émissaires d’Hauteville House. De ce point de vue, la série confirme largement les espoirs nés du premier album, et offre aux amateurs de steampunk une friandise appréciable, avec des effets spéciaux en technicolor, du grand spectacle, de l’aventure, de l’amour et de l’émotion. Reste le graphisme de Thierry Gioux, à la fois riche et un peu bancal : si le dessinateur a le sens des grands espaces, des machines bizarres et des batailles, il s’avère par contre décevant à l’échelle des individus. Les visages sont impersonnels, les silhouettes malingres, les gestes maladroits, comme déplacés dans un décor très réussi. Un album incontestablement séduisant toutefois, et une belle fin de partie pour Napoléon III. Deuxième round ?

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 13/11/2007 )
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