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Bande dessinéeet Fantastique  

Les zombies qui ont mangé le monde (tome 4) - La Guerre des papes
de Jerry Frissen et Guy Davis
Les Humanoïdes associés 2008 /  10 €- 65.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 9782731619034
FORMAT : 23 x 30 cm

Retour en fanfare

On se souvient que dans le troisième tome des Zombies qui ont mangé le monde, nos “héros” (puisqu’il faut bien les appeler ainsi), Freddy Merckx, Karl et Maggie Neard, avaient conclu une grande équipée en écrasant Jésus qui, même sous forme zombique, parvenait encore à attirer les foules. Recherchés pour déicide, ils s’enfuyaient… Ce quatrième tome les retrouve donc fuyards, déguisés et installés dans une nouvelle vie (l’extermination des cafards) à peine plus réjouissante que l’ancienne (la capture de zombies). On vivote en organisant des combats clandestins de zombies, ou en débarrassant discrètement quelques clients de leurs morts-vivants encombrants… la routine… Jusqu’à ce que l’Eglise, par l’entremise de Mgr Frissen (sic !) ne mette la main sur ces mécréants. Car l’Eglise est de retour, équipée d’une sainte Inquisition au style paramilitaire, avec chambre de torture et combats de gladiateurs… Et des papes en trop (qui a dit qu’un pape, même zombie, ne pouvait rester pape ?). Le monde a un peu déraillé, il est vrai : heureusement, Freddy Merckx est un homme de ressource, un citoyen méritant, acharné à protéger les siens…

Engagé dans l’aventure Lucha Libre, Jerry Frissen avait presque laissé de côté ses zombies : ouf, le revoilà, toujours accompagné de Guy Davis, et toujours plus débiles, déjantés, violents, de mauvais goût et… attachants au bout du compte. La survie de Freddy Merckx et des siens a un charme indéniable, dans un monde de plus en plus déboussolé. Après avoir exploré les problèmes familiaux posés par le retour de zombies dans les familles, Frissen et Davis posent la question de la religion et notamment de la hiérarchie catholique, entre morts et vivants… Pour une religion qui fait du triomphe sur la mort son miracle fondateur, la situation est plutôt cocasse. Toutefois, que l’on se rassure, pas de discours théologiques complexes ou de dissertations en apologétique et sur le sexe des anges : Freddy Merckx fait plutôt dans la castagne, le bourre-pif et la violence gratuite, avec un entrain réjouissant. Belgique is back !

Et comme pour les précédents albums, le trait de Guy Davis est toujours aussi plaisant, laissant une (fausse) impression de pagaille dans une mise en scène au contraire pensée et organisée. Les couleurs un peu délavées ajoutent à l’impression de fin du monde : on ne change pas un graphisme qui gagne. Quant au scénario (qui comme le précédent, se déroule sur tout l’album, et non sur une série de sketchs), il est à la fois grinçant, parodique, ironique et politiquement incorrect : la touche Frissen, désormais reconnaissable. L’ensemble joue sur le gore sans être effrayant, comme une parodie des films de zombies (eux mêmes parodiques). Toujours un must !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 25/02/2008 )
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