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Bande dessinéeet Fantastique  

Tir Nan Og (tome 2) - L'Héritage
de Fabrice Colin et Elvire de Cock
Les Humanoïdes associés 2008 /  10 €- 65.5  ffr. / 56 pages
ISBN : 978 2 7316 1975 1
FORMAT : 24x32 cm

Féerie new-yorkaise

Il n’est pas riant, le rêve américain pour le jeune Stephen, le héros de Tir Nan Og, à peine émigré de son Irlande natale : Five Points et ses taudis, ses bandes d’enfants qui grouillent à la recherche d’un peu d’argent, de nourriture ou d’un mauvais coup, les policemen, vaguement pourris ou violents, qui gèrent… et pour corser le tout, une guerre entre les Sidhe – des elfes, venus d’Irlande et émigrés dans le nouveau monde – et les Teknées – des elfes sombres dévoués à la technologie et, forcément, à de sombres projets. Entre les deux, le cœur de Stephen ne balance guère… Mais à fuir, il trouve quelques nouvelles pièces à un puzzle déjà étrange. Qui est Adam, ce jeune bourgeois souffreteux, à qui le lie un sort étrange ? et que lui veulent exactement les Teknées… Lui redonner ses parents peut être ? alors qui sont les bons, et qui sont les mauvais ? et surtout, qui manipule qui ?

Suite des aventures de Stephen où, cette fois, l’on croise son récit et celui des Sidhe réfugiés à Tir Nan Og. Et l’on en apprend de belles sur les complots chez les créatures magiques. Passé un moment d’incompréhension, le lecteur devine que la politique elfique est tout aussi tordue que la politique humaine, et que les Teknées ne sont pas forcément les plus méchants, ni les plus incohérents. C’est là l’un des charmes de ce scénario, un charme à développer (trop facile, le coup des gentils elfes face aux méchants Teknées). La rencontre avec un Obéron spectral et affaibli témoigne de l’état de la magie sur terre, et de l’état de déliquescence du royaume elfique. Alors dans ce scénario qui s’articule, le jeune Stephen a bien une place mais laquelle ? C’est l’inconvénient avec les séries qui commencent : il y a un moment où l’on est juste assez perdu pour se dire « à quand le prochain tome qu’on en sache plus ? ».

Côté réalisation, on ne change rien : le trait d’Elvire de Cock insiste sur une vision poétique de la ville : les ombres noient la crasse, la saleté… New York vu dans un rêve, c’est plus joli et surtout bien adapté à l’ambiance onirique, ou fantasy, de la série. Quant au scénario de Fabrice Colin, il part dans tous les sens, mais c’est pour mieux resserrer les fils de l’intrigue par la suite : entre les Sidhe, les Teknées, et une humanité un peu perdue, le lecteur est heureusement invité à ne pas prendre parti… Au final, une série sympathique de fantasy, avec un arrière goût steampunk.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 07/04/2008 )
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