Bande dessinée
Fantastique de Gary Whitta et Ted Naifeh
Les Humanoïdes associés 2008 / 16.90 €- 110.7 ffr. / 160 pages
ISBN : 978-2-7316-2004-7
FORMAT : 18,5x27,5 cm
De père en fils
Chez les Mortis (les Death en version originale, plus classe), on se transmet la faux de père en fils. Mais en attendant d’aller recueillir les âmes, il faut aller à l’école. Comme un gamin normal. On a beau être le fils unique de la Grande Faucheuse, la Mort en chef, il faut tout de même apprendre à lire et savoir correctement mesurer le poids moléculaire du méthane. C’est aujourd’hui la rentrée des classes, et Mortis Junior – MJ - intègre donc sa nouvelle école. Très vite, il est accueilli, ou plutôt reconnu, par les autres Freaks de la promo. Il y a là Pandore, la petite fille sans yeux qui ne peut s’empêcher d’ouvrir tout ce qui est fermé, Stigmartha qui saigne des mains lorsqu’elle est nerveuse (c’est-à-dire très souvent), Smith et Weston, les frères siamois et Spot, grincheux à l’apparence de nourrisson qui se promène dans son caisson à roulettes en couche-culotte. L’année promet d’être riche ! D’autant que dès la première sortie scolaire, au Museum d’Histoire Surnaturelle, c’est la catastrophe, Mortis et Pandore réveillent sans le savoir Morloch, l’oncle de Mortis et le frère de Monsieur Mort. Libéré, le démoniaque Tonton Morloch entend bien prendre sa revanche sur la famille et pour cela, il doit d’abord récupérer la Faux, l’unique, l’originale. Et en ayant pour allié Mortis Junior, cela devrait être envisageable. Le petit garçon va-t-il rejoindre le côté obscur de la Force ?...
Gary Whitta et Ted Naifeh créent ici un nouveau jouet de et pour petit garçon : un comics book rempli d’horreur gentille, de moches monstres, de zombies et de dinosaures. Le tout dans un décor coloré et explosif, comme un Disney sucré. Parfois, la farce tourne mal et le cauchemar prend le dessus, ainsi ce bref passage où dépassé par les événements Mortis Junior fait le ménage autour de lui, anéantissant sans sourciller tout ce qui gêne ses projets… Macabre à souhait. Humour très noir, sauvé du sinistre par les bouilles de Mortis et ses postures de gamin encore un peu gauche.
La recette n’est pas nouvelle, mais elle fonctionne bien et l’on ne s’ennuie pas à suivre ces aventures de sales gosses, lointains cousins de la famille Addams et voisins de palier de Tim Burton. Le trait de Naifeh est dynamique, à l’aise dans la peinture du monstrueux et du fantastique rigolo. Une série pas révolutionnaire – un peu plus d’originalité et d’invention auraient été bienvenues - mais attachante.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 22/07/2008 )
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