Bande dessinée
Science-fiction de Jean-David Morvan et Philippe Buchet
Delcourt - Neopolis 2009 / 12.90 €- 84.5 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-1592-7
FORMAT : 24x32 cm
Juré, craché ?
Imaginez, un monde improbable, un tout organique qui ferait dire la vérité à ses habitants, instaurant parmi eux une véritable utopie pacifiste fondée sur la franchise absolue… Paradis ou enfer ? Toujours en quête de vérité, Nävis, seule humaine connue et ex-agent galactique du Sillage – cet immense convoi de races extra-terrestres en quête d’un havre – va devoir se rendre sur ce monde étrange. Et pourquoi ? Après un court épisode terroriste – le syndrome de Stockholm ? – elle s’est retrouvée au service d’un avocat épris de vérité, un rien manipulateur, qui l’a chargé d’escorter sur ce monde un terroriste connu, seul lien possible entre Nävis, son passé et ceux qui pourraient lui rendre justice… A priori, tout semble simple : un petit enlèvement, à la barbe des services de Sillage, avec la complicité de son vieil ami Rib Wund, un détour sur ladite planète et hop, l’affaire est dans le sac… Mais une fois de plus, il faut se méfier des bonnes idées, des missions qui semblent faciles et des paradis extra-terrestres. Si cette planète vivante s’avère étonnante, elle ne fait que plonger Nävis dans une machination nouvelle… Et si la vérité devenait non plus un bienfait, mais une arme, une menace ? Et si finalement, toutes les vérités n’étaient effectivement pas bonnes à dire ? Et si Nävis n’était finalement qu’un pion dans une partie qui la dépasse ?
En suivant, jusqu’à ce douzième tome, le Sillage, on passe par tous les états de la science fiction : du space opera dans sa version la plus flamboyante, au récit intimiste, en passant par le thriller, l’espionnage, le steampunk extraterrestre, le manga écologiste, le post-apocalyptique… Un tourbillon décliné avec talent par Jean David Morvan, au scénario, et Philippe Buchet, au pinceau… En cela, la série est déjà plus que réussie et s’impose comme un classique de la bande dessinée de SF, comparable à un classique comme Valérian. Mais le plaisir du Sillage ne réside pas dans cette seule succession d’albums et d’univers : en 12 albums, on est passé d’une série plutôt orientée vers l’action, à un récit plus sombre, gravitant autour d’une organisation – le Sillage – moins démocratique qu’il n’y paraît. Une maturation qui donne son sens à cette histoire. Comme la plupart des lecteurs, Nävis perd peu à peu ses illusions sur la merveilleuse utopie galactique qu’est le Sillage, pour se retrouver confrontée à une réalité plus sordide, politicienne… Vous avez dit “complot” ? Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume… Et Nävis va devoir donner quelques coups de pied dans la fourmilière, mais à quel prix ? À suivre ! Et vite !
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 25/10/2009 )
www.parutions.com
(fermer cette fenêtre)