Bande dessinée
Science-fiction de Stéphane Louis et Valentin Sécher
Soleil - US Comics 2011 / 13.50 €- 88.43 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-302-01617-0
FORMAT : 23,4x32,3 cm
L’empire attaque…
Ether, un monde prison, ultime vestige d’un empire galactique - Empyreon – disparu lors d’une immense guerre civile entre ses trois races constitutives, Humains, Psis maîtres de la télépathie, et Ethérés, qui traversent la matière. Et au cœur de cette arche sinistre, les survivants se cherchent un maître, un roi et un prophète, qui les délivreraient du cachot… Et ce rôle pourrait bien incomber à Khaal, guerrier humain aux capacités extraordinaires, sans doute le seul capable de fédérer les trois races par son talent guerrier, un talent démontré, jour après jour, au sein d’une arène, un talent qui inquiète les maîtres des autres races, prêts à s’allier pour détruire ce prophète sanglant… Mais ce règne de violence est fondé sur un secret, si enfoui que Khaal lui-même n’en a pas complètement conscience, un secret qui fait de lui le réceptacle des pouvoirs des trois races, et la cible de toutes les haines, de toutes les envies. Et lorsqu’une race parasite menace Ether, convoitant cet humain aux capacités si singulières, Khaal va pouvoir donner libre cours à sa férocité pour, peut être, enfin délivrer les hôtes d’Ether.
A mi-chemin entre l’heroïc fantasy et la science fiction, Khaal se présente comme un huis clos entre races extra-terrestres, un récit brutal, fait de combats épiques, de pouvoirs mystérieux et spectaculaires (les Ethérés notamment, qui plongent dans la matière comme dans une piscine), et de trahisons diverses. Les références et clins d’œil à la SF comme au fantastique, sont multiples, de la Belgariade à Dune, en passant par Alien, allusions ponctuelles mais discrètes : on cherchera, ici et là, les thèmes, les idées, les concepts explorés dans quelques classiques des genres, et remis ici à l’usage pour le plus grand bien d’un scénario finement constitué, centré sur la psychologie des personnages et l’architecture subtile des pouvoirs et des rapports de force. Au cœur du maelström, le personnage, peu sympathique, orgueilleux à l’excès, de Khaal, figure un héros étonnant, indéniablement intéressant. Quant au travail de Valentin Sécher, très influencé par le graphisme réaliste d’Alex Ross, il est tout à fait impressionnant de maîtrise et d’aisance : il s’en dégage une impression de brutalité maîtrisée, dans un décor grandiose, qui joue des influences diverses pour tisser un monde original. Le travail des couleurs, les jeux de lumière et d’ombre, tout cela exalte encore cette ambiance, pour un résultat très réussi. Une série prometteuse, qui révèle un dessinateur talentueux, porté par un souffle épique indéniable.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 23/08/2011 )
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