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Bande dessinéeet Science-fiction  

Sillage (tome 15) - Chasse gardée
de Jean-David Morvan et Philippe Buchet
Delcourt - Neopolis 2012 /  13.95 €- 91.37  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-2434-9
FORMAT : 24x32 cm

Planète Zaroff

Sillage, volume 15… toujours autant de plaisir à suivre les aventures de la belle Nävis, qui a désormais abandonné la carrière ultra fléchée d’agent de Sillage (un choix que Valerian et Laureline auraient dû faire dès les premiers albums !), pour faire cavalière seule. Ce nouvel album est taillé, comme les précédents sur un principe : l’exploration du patrimoine culturel (ciné, littérature, etc.) fantastique et sa déclinaison en scénario de Sillage. Cette fois, Morvan et Buchet s’attaquent avec délices à un vieux classique, Les Chasses du comte Zaroff. Le pitch est assez attendu : des chasseurs sans scrupules se mettent à tirer l’animal le plus habile, le plus coriace (car le plus intelligent) de la création, l’humain. Et décliné dans un convoi qui rassemble des milliers de races extra-terrestres, la chasse prend vite des allures de safari alien délirant, avec bestioles bizarres et écosystème singulier. Toutefois, et c’est aussi l’un des attendus de ce type de scénario, la monstruosité ne se niche pas toujours là où on l’attendrait, et en l’occurrence, Nävis s’en tire par un moyen singulier, mais en accord avec son histoire.

Comme le concept est bon, et bien mené, on ne s’en lasse pas : Morvan, au scénario, et Buchet, au pinceau/à la palette, savent manifestement y faire, et chaque album introduit sa dose d’originalité, tout en suivant un fil rouge bien tendu (en l’occurrence, la corruption du Sillage, les manipulations d’Atsukuau et l’apparition d’un humain aussi doué qu’agaçant). Le principe du feuilleton, bien décliné, donne une série fantastique qui se renouvelle, sans laisser son personnage principal s’installer dans un rôle confortable de redresseuse de torts/boy scout : Nävis a des soucis de trésorerie, un attentat sur la conscience, et un caractère bien éloigné du bon samaritain. On aime presque plus son côté sombre et sa capacité (humaine) à apprendre de ses erreurs. C’est tout le charme de la série, de savoir faire évoluer son héros, sans lui épargner erreurs et mauvaises actions. Mais qu’on se rassure, Nävis, à l’issue de cet épisode, est devenue une femme beaucoup plus responsable… A suivre, et vite !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 29/10/2012 )
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