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Bande dessinéeet Science-fiction  

On Mars (tome 1) - Un monde nouveau
de Sylvain Runberg et Grun
Daniel Maghen 2017 /  16 €- 104.8  ffr. / 80 pages
ISBN : 9782356740519
FORMAT : 22,5x30,5 cm

Life on Mars

Ca y est, l’humanité est sur Mars, la colonisation/terraformation a commencé… sur le modèle de la Guyane et du bagne : on envoie sur la planète rouge les condamnés à cinq ans de prison et plus, pour qu’ils y œuvrent au bien-être général. Survivront-ils ? Là n’est pas la question et entre l’oxygène raréfié, les travaux de force, les tensions entre détenus, etc., il y a peu de chances qu’ils se réveillent un jour dans une nouvelle Terre paradisiaque. Et puis pour rendre l’affaire encore plus complexe, il y a les Solitaires, de véritables colons martiens, refusant la terraformation et prêts à tout pour préserver Mars. Atmosphère, atmosphère… C’est dans ce purgatoire aux portes de l’enfer qu’arrive une nouvelle exilée. Jasmine Stenford fait partie des nouveaux prisonniers venus grossir les forces de travail. Ex-flic à la gâchette un peu trop facile, elle va devoir apprendre à survivre dans un environnement extra-terrestre, carcéral et oppressant. Et bien évidemment, son ancien métier la désigne à la vindicte des autres détenus. Heureusement, il y a aussi un peu d’espoir, quelques prisonniers honnêtes, menés par un pasteur charismatique à la tête d’une église syncrétique. La foi peut-elle soulever les montagnes martiennes ? Et réconcilier tout ce monde ? Ou le dominer ?

Un peu de Prison Break, un soupçon de Total Recall… Ce thriller martien revendique ses inspirations et une vision très cinématographique de la conquête de Mars. On est dans de la science-fiction pure, pas de réalisme ici, mais un monde nouveau, un décor grandiose (et très minéral) pour un thriller sombre. Avec ce premier tome d’un triptyque, les amateurs de SF peuvent se réjouir : l’intrigue, pensée par un scénariste doué comme Sylvain Runberg, se déploie d’emblée, entre règlements de comptes, tractations politiques et manipulations religieuses sur fond de terrorisme. A travers les yeux de Jasmine, on découvre un monde sauvage, une sorte de Far West spatial bien éloigné de la justice terrestre. Et si les poncifs du film carcéral sont respectés, le cadre martien leur donne une dimension plus ample et très plaisante. Et cela grâce au graphisme de Grun, qui a su donner aux paysages comme aux exilés un côté « martien » : relief composé de falaises immenses et de failles vertigineuses, dans des tons ocres qui respirent la poussière et la rouille, et dans lesquels évolue une humanité déjà épuisée L’histoire est bonne, mais le décor est tout aussi motivant. Un premier tome qui annonce un cycle prometteur.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 02/10/2017 )
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